À 27 ans, Gia Coppola réalise son premier long-métrage, Palo Alto, adapté du recueil de nouvelles éponyme écrit par James Franco. Trois bonnes raisons d’aller le voir.
1- Pour faire un point “généalogie”
Dans Palo Alto, c’est la farandole du “fils et de la fille de”. Derrière la caméra, la réalisatrice Gia Coppola, petite fille de Francis, nièce de Sofia et fille de Gian-Carlo, mort dans un accident de speedboat pendant que la mère de Gia était enceinte -la maman, qui apparaît dans le film, s’appelle Jacqui de la Fontaine, mais aucune filiation avec le fabuliste. À l’écran, Emma Roberts, nièce de Julia, délaisse sa blondeur d’enfant pour incarner la presque femme April, brune introvertie au charme fou, qui lui permet à 23 ans d’amorcer un virage arty après des années de comédies popcorn. Face à elle, Jack Kilmer, fils de Val -ce dernier tient d’ailleurs un mini-rôle dans le film-, fait une première apparition remarquée au cinéma sous les traits de Teddy, ado mi-mou qui se laisse transbahuter au gré du vent et de ses fréquentations entre le “bon” et le “mauvais” chemin.
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2- Pour la bande-son
On ne parle pas de l’abominable Enter The Ninja de Die Antwoord, qu’on entend dans le film lors d’une soirée. Ce qu’on aime dans Palo Alto, c’est plutôt le titre éponyme de Devonte Hynes, qui signe ici plusieurs morceaux, sous son nom de baptême ou son alias Blood Orange. Si vous n’avez jamais entendu parler de lui -ce qui est fort probable, malgré toute l’admiration qu’on lui voue-, sachez qu’il est responsable du Everything’s Embarrassing de Sky Ferreira et du Losing You de Solange Knowles. Sur cette formidable BO, qui pourrait devenir celle de votre été, on trouve aussi les frères Schwartzman, cousins de Sofia Coppola: Jason, acteur chez Wes Anderson ou dans la série Bored to Death, qui apparaît ici sous son entité musicale Coconut Records, et Robert, ex-chanteur du groupe Rooney, qui signe une envoûtante ballade, So Bad.
© Pathé Distribution
3- Pour la photo
Avec son premier long-métrage, Gia Coppola marche sur les traces de sa tante sans essayer de s’en cacher -elle lui fait d’ailleurs un clin d’œil avec le poster de Virgin Suicides affiché dans la chambre d’April, cf la photo tout en haut de l’article. La sensibilité avec laquelle la réalisatrice retranscrit les émois de l’âge ingrat, ce don pour faire sauter aux yeux des émotions intériorisées, sont autant de caractéristiques du cinéma de Sofia Coppola. Et c’est aussi sur l’un des terrains de prédilection de cette dernière que Gia excelle le plus: celui de l’esthétique, où son aisance dépasse même celle son aînée. La photo, notamment, d’une beauté inouïe, suggère que Gia Coppola, photographe de formation, n’a pas perdu son temps en fréquentant les rangs du Bard College. Et révèle aussi une jeune chef op’ à suivre, Autumn Durald, qui n’est évidemment pas étrangère à cette réussite visuelle.
Faustine Kopiejwski
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