S’il pointe le retour de la lutte des classes sous des formes nouvelles, l’historien des idées François Cusset n’alerte pas moins sur le piège d’un néolibéralisme présenté comme seule alternative au nationalisme et à l’intégrisme religieux.
Se retourner vers les années 2010 donne l’impression de contempler un vaste champ de bataille. Commencées dans le tumulte des Printemps arabes et du mouvement des places, elles se concluent dans une ambiance de rébellion mondiale – du Chili au Liban en passant par Hong Kong –, dont le masque du Joker et le gilet jaune seraient devenus les symboles transnationaux.
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Pour comprendre la montée de cette rage antisystème, l’historien des idées François Cusset, qui a consacré deux ouvrages aux décennies 1980 et 1990 (respectivement, La Décennie : le grand cauchemar des années 1980, en 2006, et Une histoire (critique) des années 1990, en 2014), déplie les méandres de cette décennie marquée par l’urgence. En commençant par une réflexion cinématographique.
François Cusset — Le plus gros succès de cinéma de l’année 2009, c’est Avatar de James Cameron. A l’autre bout de la décennie, Joker de Todd Philips est un des grands succès de cet automne. Les deux films constituent des bornes symboliques presque trop faciles. On entre dans les années 2010 avec un monde enchanté rendu possible par la technologie, une utopie du beau pixélisé. On en sort avec un film qui en est l’inversion radicale. Toute la mythologie populaire du cinéma de super-héros est convertie en trouble mental, celui du protagoniste malade, et nous donne accès à ce que ces mythologies ont toujours masqué, la lutte des classes. Si on pense comme l’anthropologue californien Mike Davis qu’il y a de la science-fiction parce qu’on ne parle plus de lutte des classes, là on a un film qui, par ce biais et pour détruire les codes du genre, réintroduit la lutte des classes sous sa forme la plus brute. Rarement un film américain de divertissement ne l’a thématisée de façon aussi explicite.
Pensez-vous que de façon plus large la question de la lutte des classes a fait son retour sur la scène politique durant cette décennie ?
Oui, mais pas sous ce terme-là, qu’on nous a dit révolu. Les deux décennies précédant les années 2010 avaient été vouées à l’enterrement, d’abord en grande pompe puis comme un effacement jusqu’à l’oubli définitif, de tout ce qui ressemble à une vision marxiste du monde. On a si bien prohibé la vision classiste de la société qu’il est difficile de ressortir le mot de lutte des classes des poubelles de l’histoire. Mais derrière le mot, le concept, lui, a fait l’actualité de la décennie entière. Elle commence par les Printemps arabes, mouvement social populaire qui défie des régimes dictatoriaux au nom d’une critique de la ploutocratie – la petite bande d’héritiers qui possède tout. Et elle s’achève avec les Gilets jaunes. On n’a jamais vu autant de gens aussi peu explicitement de gauche parler à ce point la langue de la lutte des classes. Entre les deux, il y a différents jalons, qui s’appellent Occupy Wall Street, les Indignés, le mouvement des places, Nuit debout… Et on observe en ce moment une accélération stupéfiante : le Chili est dans la rue, l’Amérique latine en ébullition, Bagdad et Hong Kong se soulèvent, les Kurdes mènent le dernier combat avant qu’il ne soit trop tard… On assiste à un sursaut des mouvements d’émancipation au nom de l’égalité.
Quel est le moteur de cette accélération que vous décrivez ?
Une crise sociale de longue haleine a suscité ce réveil, et sa forme radicalement inédite. Mais s’il est tentant d’y voir un effet heureux de révolte et d’émancipation, cette crise sociale est indissociable, comme cause et comme effet, d’une lame de fond qui domine la décennie 2010 : la fascisation du monde. J’ai eu un peu honte d’avoir donné à un de mes livres un titre en forme de litote, La Droitisation du monde (éd. Textuel, 2016 – ndlr). C’est plutôt l’extrême-droitisation du monde. Et bien au-delà du score électoral des partis d’extrême droite. C’est aussi l’enracinement des thèmes et des procédés rhétoriques de l’extrême droite dans le débat public, dans les formes ordinaires d’interaction et de communication, dans les réseaux sociaux comme les médias traditionnels qui se repaissent de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un Eric Zemmour. On se souvient de la phrase de Margaret Thatcher affirmant qu’il n’y avait pas d’alternative au libéralisme de marché : trente ans plus tard, il a face à lui deux alternatives, et le pouvoir mondial se présente à nous, du coup, sous la figure de la triangulation. Il y a le pôle néolibéral dominant, qui reste au pouvoir à peu près partout, et sait utiliser les deux autres, si besoin. Et face à lui, deux alternatives en miroir : le nationalisme extrême et l’intégrisme religieux. Il faut une telle configuration pour qu’un Emmanuel Macron puisse incarner le pôle progressiste la veille d’un deuxième tour des présidentielles !
Cela peut paraître paradoxal avec le retour de la notion de lutte des classes dont vous parliez tout à l’heure…
La crise sociale est aussi l’expression d’une crise profonde de la représentation démocratique, qui fait que les gens n’attendent plus grand-chose de l’élection. L’usage favori qu’ils en ont est le fameux vote sanction, pour donner une leçon à ceux qui les ont trahis. Cette délégitimation de la représentation est si profonde que tout ce qui ressemble aujourd’hui à un réveil social, une poussée émancipatrice, une bonne nouvelle, n’aura pas de traduction électorale, institutionnelle, à court ni à moyen terme.
Si on observe tous les mouvements sociaux que vous avez énumérés, assiste-t-on à ce “temps des émeutes” qu’attendait l’anthropologue Alain Bertho ?
Le temps de… beaucoup de choses, et peut-être, dès lors, d’un glissement tectonique. Il y a l’abandon, dans la géométrie politique, de l’opposition droite-gauche. C’est ce qu’incarne stratégiquement le mouvement des Gilets jaunes. Ce qui ne les empêche pas d’avoir des opinions, très variées. Mais leur tactique spontanée est de suspendre ce vocabulaire au moment d’entrer sur les ronds-points ou les places le samedi. Vocabulaire obsolète, selon eux, si seules comptent les chances de succès du soulèvement social. Deuxième nouveauté : la destitution de tout ce qui ressemble à une grande organisation collective. Les syndicats existent encore, mais ils n’encadrent plus les luttes sociales. Quant aux partis politiques traditionnels, ce sont des cadavres. D’où, mécaniquement, le retour de formes d’horizontalité, de dispersion, de spontanéisme et de défiance envers les organisations. C’est une faiblesse mais aussi une chance.
“Il y a l’abandon, dans la géométrie politique, de l’opposition droite-gauche. C’est ce qu’incarne stratégiquement le mouvement des Gilets jaunes”
Troisième point : une reterritorialisation de la politique. On est passé d’un combat largement abstrait à un combat territorialisé, à partir d’un territoire choisi, vécu, défendu. La ZAD en est un emblème, mais aussi la résistance de quartiers où s’expriment de nouvelles formes de solidarité, parfois de vraies alternatives économiques. C’est ce que l’on a vu à Athènes, en réaction à ce qu’a subi de délirant la Grèce durant cette décennie. Elle vote à l’extrême gauche et on interdit à l’extrême gauche de mener sa politique ; elle choisit par un référendum, on l’annule ; elle dit non à l’austérité, on la lui aggrave. Mais dans ce pays où tout a disparu, des quartiers sont devenus autonomes : on s’y occupe solidairement, de manière organisée, des vieux, des malades, des enfants. C’est l’autre face, moins discutée, de ce dont traite le film récent de Costa-Gavras. Réancrer la politique dans un sol et des corps, c’est ça : occuper des places (les Indignés, Occupy Wall Street, Nuit debout), occuper des territoires en danger (ZAD, zapatisme au Chiapas), occuper le quartier parce que personne ne s’en occupe.
D’un point de vue électoral, ne mésestimez-vous pas l’expression de ce réveil social dans certains votes, comme ceux en faveur de la France insoumise ?
Dans un contexte de chute libre de la gauche électorale et des réservoirs sociologiques du vote de gauche, il y a forcément des miettes à récupérer. Et même de grosses miettes : avec un PS à 5 %, la France insoumise a plus de place. Et avec une fascisation du vocabulaire politique et la place donnée au Rassemblement national pour imposer les thèmes d’une élection, il y a aussi des miettes à récupérer. Ce n’est pas parce que Marine Le Pen se prétend anticapitaliste, alors qu’elle l’est autant que moi je suis chinois, que ça nous interdirait de l’être.
Dans cette recomposition politique, que faites-vous du vote écologiste ?
L’écologie est si cruciale, désormais, que sa traduction électorale est très en deçà de cette importance, dérisoire même en France. Car elle progresse beaucoup plus vite dans les têtes, les corps, les pratiques, les comportements. Le plus souvent sous la figure de l’urgence, qui ne me paraît pas la bonne approche car elle remplace la construction politique par le chantage et le compte à rebours. C’est d’ailleurs la modalité temporelle dominante de la décennie : tout ce qui produit un sentiment d’urgence, une impression d’accélération des temps. A la fin des années 2000, ce qui dominait la représentation du temps, c’était ce que François Hartog avait appelé “le présentisme”, qui est aussi l’obsession du présent, le cratère de l’actu, la petite machine mise à jour en permanence dans nos poches, avec un mélange d’oubli du passé et d’irreprésentabilité de l’avenir.
“Une sorte d’urgentisme s’est superposé au présentisme, un sentiment d’accélération généralisé, lié au décompte enclenché de la catastrophe”
On est moins là-dedans aujourd’hui, alors même que nos machines n’ont cessé, elles, d’aller dans ce sens. C’est qu’une sorte d’urgentisme s’est superposé au présentisme, un sentiment d’accélération généralisé, lié au décompte enclenché de la catastrophe, d’abord écologique. Et à la concomitance de plusieurs brèches, qui ont valeur de catastrophes : le retour du terrorisme religieux à grande échelle, la plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale, une fascisation à la tête des Etats avec les phénomènes Trump, Bolsonaro, Duterte, Salvini… D’un point de vue tactique, cet effet d’accélération est à double lecture. Il a ses vertus s’il oblige à faire converger le temps politique, le temps technologique et le temps social. A ne pas penser qu’à la prochaine élection, ou qu’au contraire la nature met des siècles à changer. Et il a ses dangers, s’il sous-tend un chantage moral, une docilité nouvelle, qui ne sont pas les ferments du mouvement social et de la réflexion critique.
Quels sont les penseurs ou les pensées qui selon vous marquent l’époque ?
Je préfère éviter les noms propres, exprès. La figure de l’intellectuel change de forme. C’est un intellectuel plus modeste, sans gros nom sur la couverture, et plus en prise sur son temps, produisant un travail souterrain et collectif. On aurait envie de mettre des noms collectifs… et pas seulement celui du Comité invisible. Cela peut être l’association engagée mais soucieuse de penser son rôle d’ensemble, ou le laboratoire de recherche en sciences sociales qui éclaire la genèse des Gilets jaunes pendant que les intellectuels de pouvoir radotent leur critique méprisante. Et s’il fallait citer des noms propres, ce ne serait pas des noms apparus dans la décennie, mais ceux auxquels l’histoire sociale récente semble donner raison. De ce point de vue, la théorie du politique d’un Jacques Rancière est plus actuelle que jamais, au sens de la mésentente – le titre de son essai de 1995. La politique n’est pas l’administration des choses, comme l’élection veut nous le faire croire. Elle est l’expression d’un dissensus, un désaccord en acte contre le tort infligé aux faibles. Ce sont les modes d’expression et les démarches de réparation de ce tort qui font advenir la politique, en un sens particulièrement pertinent pour les années 2010. Mais on peut bien sûr remonter plus avant, jusqu’à Foucault, Deleuze et les sociétés de contrôle. Qu’est-ce que le web 3.0 a fait advenir ? Une mutation d’une ampleur telle qu’elle reste impensée, et impensable. Ses résultats les plus directs sont un contrôle à tous les niveaux : un endo-contrôle, de soi par soi via le narcissisme des réseaux sociaux, un intercontrôle, via l’évaluation de tous par tous, et un hypercontrôle, par les nouveaux modes de pouvoir liés à l’usage des données personnelles et au Big Data.
Mais vous ne pensez pas que dans le même temps les réseaux sociaux ont été l’outil d’une émancipation ?
Oui, bien sûr, la diffusion virale de certaines idées émancipatrices est imputable, sans conteste, au tournant numérique. Mais celle des idées d’extrême droite via la fachosphère est nettement plus efficace. Et puis les algorithmes ont radicalisé les polarités, élargi la fameuse “fenêtre d’Overton”. De toute façon, on ne va pas juger les réseaux sociaux en soi, il faudrait être à l’extérieur, ou essentialiser la machine, alors que seuls importent ses usages. Le phénomène, en tout cas, creuse un fossé inédit entre les générations. Je le vois en tant qu’enseignant, et en tant que père. On ne parle plus la même langue. Une représentation intégrale du monde se met en place dont nous sommes exclus. La rupture me semble plus forte que dans les années 1960, quand il s’agissait de tuer le père, selon une dialectique freudienne et historique à la fois, de lui dire “merde” et de le ringardiser – d’où l’invention de toute une culture qui subvertit les valeurs de papa. Là, on n’en veut même pas au père. On le laisse aller, mais sur le trottoir d’en face. On assume, comme l’évidence même, que l’on n’est plus au même endroit, pas sur les mêmes réseaux, dans le même univers mental. Quelque chose du monde commun s’estompe. Sauf qu’au même moment, la crise écologique, la conscience partagée de l’anthropocène sont en train de resserrer ce monde commun, de confronter tout le monde, toutes générations confondues, au même sort commun…
Les attentats perpétrés en France en 2015, qu’ont-ils introduit selon vous dans les comportements individuels et collectifs ?
Attention, comme en 2001, aux effets de la sidération. Il vaut mieux rappeler que l’on a plus de chance de mourir d’une piqûre de guêpe que d’un attentat terroriste. Que le chaos proche et moyen-oriental produit 100 fois plus d’attentats terroristes et de victimes dans les pays alentour que dans les nôtres. Et que les mesures prises en représailles ou pour combattre le terrorisme sont peut-être plus nocives que le terrorisme, qu’il s’agisse des lois d’exception, de l’islamophobie rampante ou de l’extrême-droitisation du politique. Et échapper à la sidération, c’est aussi retirer au phénomène terroriste son caractère religieux, exprès. Bien sûr qu’il est lié à l’islam radical, et que ceux qui le pratiquent ont été fanatisés par une croyance. Mais c’est surtout un phénomène politique. Et de ce fait, c’est un fascisme. A savoir une vision du monde intégrale, qui distribue à chaque être une place prédéterminée – femmes, enfants… – dans un ordre totalitaire du monde. A ce titre, on peut le rabattre sur les nationalismes extrêmes. Essentialiser une forme identitaire et en faire la solution à toutes les faiblesses, refouler le relatif derrière un absolu, que ce soit Dieu ou la nation, c’est parfaitement convergent.
Vous pensez donc que nous sommes sortis du régime de la fin de l’histoire, mais que le dépassement du libéralisme serait l’alternative entre nationalisme et intégrisme religieux. C’est une vision très sombre. Reste-t-il un espace pour une alternative plus positive et à quelle condition ?
Non, je dis que c’est ce qu’on nous présente comme les seules alternatives. Au contraire, je suis plus positif qu’il y a dix ans. Et d’abord parce que l’on est sorti de l’époque de la fin. Peut-être, en un sens, dans la mesure où on y est rentré effectivement, dans le temps de la fin, qui n’est plus une idée brandie pour nous tromper mais une donnée, mesurée par des compteurs. Du coup, on est passé à l’action. Le discours de la fin, il y a trente ans, au moment de la chute du mur de Berlin, justifiait de ne rien faire, surtout ne plus rien changer. Nous vivons une inversion de cette logique. La fin n’est plus un fantasme, mais un risque – économique avec la prochaine crise financière, qui sera la bonne, environnemental avec le compte à rebours, politique avec la crise de la démocratie, qui à nouveau porte au pouvoir des fascistes. Du coup, on réagit. Encore de façon sporadique, dispersée, sans convergence des mouvements d’émancipation.
“Le discours de la fin, au moment de la chute du mur de Berlin, justifiait de ne rien faire. Nous vivons une inversion de cette logique”
On assiste à une poussée émancipatrice de genre, du mouvement #MeToo au travail de reconnaissance des luttes LGBTQ +, à une poussée émancipatrice sociopolitique, locale mais radicale, à une poussée émancipatrice quand même sur les réseaux, où la jeunesse expérimente aussi une parole libérée et engagée, à une poussée émancipatrice du côté des questions communautaires – il y a par exemple un islam libéré, et progressiste, comme en témoigne le réveil social en Algérie. Au scénario promu sur la scène institutionnelle, médiatique, officielle, du choix entre nationalisme et islamisme comme seules alternatives au libéralisme, ces mouvements en ordre dispersé répondent en renvoyant dos à dos ces trois fondamentalismes – l’absolu de la nation, l’absolu de Dieu, l’absolu du marché. On ne veut plus aucun des trois. A leur place on endosse le relatif, c’est-à-dire l’histoire, ce temps incertain ou le changement social est possible.
Vous parliez de deux fictions qui bornaient la décennie, Avatar et Joker. On pourrait identifier deux autres récits qui ont fédéré des milliards d’humains sur la décennie : celui des films Marvel, avec l’univers des Avengers ; et de l’autre Game of Thrones. En quoi ces récits nous aident-ils à comprendre l’époque ?
Je dirais, spontanément, sans y avoir réfléchi, qu’entre les deux ce qui se joue c’est la mise en fiction de nos crises, de nos frictions réelles, et le recours au récit, qui est plus vieux que l’industrie culturelle. Et à ce jeu, les énièmes adaptations des récits Marvel n’apportent pas grand-chose pour panser les conflits sociaux, c’est toujours le vieux pansement des happy end de contes de fées, le procédé classique d’affabulation du monde. Game of Thrones me paraît plus intéressant. D’ailleurs le genre de la série, dans sa version créative, est à ce début de XXIe siècle ce que le cinéma fut au XXe et le roman au XIXe : le genre le plus en prise sur l’époque, le plus à même à révéler la forme du présent, de faire converger l’esthétique et la politique pour nous montrer ce qui nous arrive. Que nous dit Game of Thrones sur nous et sur aujourd’hui ? Peut-être, tout simplement, que nous vivons la reféodalisation du monde. Ou du moins, une époque de risque très élevé, presque trop avancé, déjà, de reféodalisation des rapports sociaux, des régimes politiques, des relations internationales. Inventer un Moyen Age étonnant, violent mais riche et complexe, peut être un exercice profitable, comme dirait l’autre, dans une époque qui a tout l’air d’un Moyen Age en réseaux.
Propos recueillis par Jean-Marc Lalanne et Mathieu Dejean
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