Chaque jour pendant le festival de mode et de photo de Hyères, Cheek part à la rencontre d’une finaliste dans chaque discipline. Aujourd’hui, Wendy Andreux, finaliste du concours accessoires.
Pour la première fois, le Festival de mode et de photo de Hyères consacre cette année un prix aux accessoires, en plus de ses traditionnels prix photo et mode. Comme dans les autres catégories, dix concurrents venus de tous horizons présentent actuellement leurs créations et seront départagés par un jury -présidé en 2017 par le chausseur Pierre Hardy– à l’issue des festivités.
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Parmi eux, la Française Wendy Andreu, 26 ans et originaire du Béarn, propose une collection d’accessoires de pluie. Cette jeune créatrice, qui a d’abord suivi une formation technique en métal à l’école Boulle, avant de passer par l’atelier du designer Erwan Boulloud, puis d’étudier à la Design Academy de Eindhoven en Hollande, a mis au point une technique inédite pour concevoir sacs, chapeaux et ponchos. Baptisée Regen, “en hommage à la merveilleuse météo hollandaise”, cette méthode consiste à enrouler une corde de coton autour d’un moule, puis à la coller avec du latex. Rencontre avec cette designer ingénieuse.
Dans l’inconscient collectif, les femmes ne sont pas souvent associées à la technique. Tu es l’exemple qui contredit parfaitement cette vision, non?
C’est vrai que mon travail est assez technique, mais il est aussi un peu analogique. C’est un nouveau métier d’art, qui n’est pas du tout digital, ni électronique. J’ai inventé une machine, mais il ne s’agit pas d’une machine électrique. C’est davantage un moule, ou un système de moulage, où tout est fait à la main. Je fais tourner une table, ce qui enroule la corde autour du moule.
Comment as-tu eu l’idée de concevoir cette collection d’accessoires?
Ça part vraiment de la matière. A la Design Academy, je voulais travailler avec des matériaux souples, car je n’y connaissais rien. Je ne savais pas coudre non plus, j’ai donc conçu un textile uniquement avec du latex et de la corde. J’ai analysé cet échantillon, et j’ai découvert que le latex était imperméable. Je me suis donc naturellement mise à concevoir des objets qui ont un lien avec l’eau.
“C’est en n’ayant pas une formation classique qu’on peut créer des choses nouvelles et intéressantes.”
Ici à Hyères, on peut acheter certains de tes modèles dans la boutique du festival. Tu comptes développer ta marque?
Oui. J’avais un site au départ, mais je préfère désormais mettre mes accessoires en magasin car je trouve bien que les gens puissent essayer, surtout les chapeaux. J’ai déjà quelques commandes en cours pour la Suisse, l’Italie et Monaco.
A ton avis, qui sont les femmes qui vont porter tes accessoires?
C’est une collection unisexe, je n’ai pas du tout pensé au genre. Et je pense que ces accessoires peuvent plaire à des gens très différents, des hommes jeunes aux femmes plus âgées. La casquette, notamment, est assez universelle.
Qu’est-ce que ça représente pour toi d’être sélectionnée au festival de Hyères?
C’est incroyable, surtout que j’ai une formation plutôt orientée design produits et objets que mode. Je pensais postuler à la Design parade, mais le festival de Hyères a ouvert cette année ce concours accessoires: ça tombait à pic! Je crois justement que c’est en n’ayant pas une formation classique qu’on peut créer des choses nouvelles et intéressantes. C’est le côté outsider.
Comment s’est passée la rencontre avec le jury, et notamment Pierre Hardy?
J’ai passé un très bon moment, je me suis beaucoup amusée. Comme ce que j’ai fait est un peu technique, j’étais contente que les jurés aient l’air d’avoir compris mon travail.
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
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