On a lu pour vous cet article publié sur le blog Poulet Rotique qui témoigne du harcèlement de rue dont les femmes enceintes sont victimes.
“Le harcèlement de rue, je connais. Oui, forcément, puisque je suis une femme et que j’ai, de temps à autre, l’audace de m’aventurer hors de mon appartement. […] Mais, récemment, j’ai fait la découverte d’un autre style de harcèlement de rue. J’ai d’abord cru que pendant quelques mois bénis, j’allais y couper. De dos, j’étais d’abord gratifiée des habituels sifflements et autres bruits de bouche chelous, jusqu’à ce que je me retourne et que, vue de face, il apparaisse au type que j’étais enceinte. ‘Oulaaa, pardon’, j’entendais alors. […] Ayant décidé de faire usage de mon utérus, j’allais donc être un tout petit peu tranquille? Que nenni. […]
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Aussi, dans l’espace public, ma nouvelle condition de femme enceinte m’a fait passer de la putain à la maman: de propriété publique sous prétexte de sa supposée disponibilité, mon corps devenait propriété publique sous prétexte, cette fois, qu’il témoignait en chair et en os de l’incroyaaaaaable miracle de la vie. Et les harceleurs étaient, littéralement, à chaque foutu coin de rue pour me le rappeler. A tout moment, un parfait inconnu pouvait débouler de n’importe quelle intersection pour me faire la leçon sur ma silhouette, mon attitude, mon alimentation, mon poids ou mes fringues. Une sorte de version totalement acceptée socialement du harcèlement de rue tel que je me le fadais jusque-là.”
Dans un texte intitulé De la putain à la maman et publié hier sur son blog féministe Poulet Rotique, la journaliste Clarence Edgard-Rosa décrit comment les femmes enceintes sont elles aussi victimes d’une certaine forme de harcèlement de rue. L’auteure témoigne de plusieurs situations, de la vielle dame qui lui touche le ventre au supermarché aux commentaires sur l’évolution de son physique en passant par l’injonction au sourire. Elle termine son article avec cette analyse très juste: “Laissez-la [femme enceinte] donc tranquille et occupez-vous de vos miches. C’est déjà assez épuisant de fabriquer un être humain, pas besoin d’en rajouter. Je vous laisse, j’ai un corps à me réapproprier.” Bien envoyé.
A lire au plus vite sur le blog Poulet Rotique.
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