Féministe Beyoncé, ou pas? Même si la chanteuse le revendique, la question continue d’être soulevée. Ces trois moments issus de son dernier album devraient mettre un terme au débat.
1- Le sample de Chimamanda Ngozi Adichie
Dans le morceau Flawless, Beyoncé sample un extrait de l’intervention de l’auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie lors d’une conférence TED. Baptisé We Should All Be Feminist (“Nous devrions tous être féministes”), le discours dénonce entre autres les clichés qui collent à la peau des femmes. Dans les extraits choisis par Beyoncé, on entend notamment: “We teach girls to shrink themselves” (“On apprend aux filles à se rapetisser”), “You can have ambition, but not too much” (“Vous pouvez avoir de l’ambition, mais pas trop”) ou “Because I am a female, I’m expected to aspire to mariage” (“Parce que je suis une femme, on attend de moi que j’aspire au mariage”). Bref, on est loin de l’injonction à se faire passer la bague au doigt jadis chantée dans Single Ladies (Put A Ring On It).
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2- La réplique sur le sexe piquée à “The Big Lebowski”
“Est-ce que tu aimes le sexe? […] Les hommes pensent que les féministes détestent le sexe. Mais c’est une activité très stimulante et naturelle, que les femmes adorent.” Cette phrase, prononcée en français par une voix féminine -qui n’appartient de toute évidence pas à Beyoncé-, est une version réenregistrée d’une réplique de The Big Lebowski en VF, comme le révèle Slate dans un récent article. On vous laisse comparer les deux vidéos ci-dessous, et apprendre par cœur ces quelques phrases, histoire de clouer le bec à ceux qui penseraient encore que hotness et féminisme sont antinomiques.
3- Les paroles de “Pretty Hurts”
Dans Pretty Hurts, le morceau qui ouvre ce nouvel album, et dans le clip qui l’accompagne, Beyoncé se met dans la peau d’une candidate de concours de beauté. Dans la vidéo, on la voit entre autres s’épiler la moustache (ouille), se blanchir les dents ou se mesurer le tour de taille (pas bien grand, le tour de taille). Manière de dénoncer le fameux dicton “Il faut souffrir pour être belle”, et plus largement la transmission du culte de l’apparence à travers les générations: “Maman disait ‘tu es une jolie fille, ce que tu as dans la tête ne compte pas, brosse tes cheveux, arrange tes dents, ce que tu portes est tout ce qui compte’.” Dans son envie de refaire son portrait à la normalisation de la beauté, elle ajoute que “Perfection is a disease of a nation” (“La perfection est la maladie d’une nation”) et qu’“It’s the soul that needs surgery” (“C’est l’âme qui a besoin de chirurgie”). On allait le dire.
Faustine Kopiejwski
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