Le Musée d’Orsay met le nu masculin à l’honneur avec l’expo Masculin/Masculin. L’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours. Pour une fois, ce ne sont pas des corps de femmes que l’on va se presser d’admirer, et cette rétrospective de la beauté mâle nous a permis d’apprendre trois choses.
Yves Saint-Laurent, le premier homme-objet
“Depuis trois ans, cette eau de toilette est la mienne. Aujourd’hui, elle peut être la vôtre.” Lorsqu’il lance son premier parfum Pour Homme avec ce slogan en 1971, Yves Saint-Laurent pose devant l’objectif du photographe de mode Jeanloup Sieff (dé)vêtu d’une simple paire de lunettes. Devenu culte, le cliché révèle la silhouette androgyne du créateur. Scandale. L’image choque et seuls deux magazines dont Vogue, acceptent de la publier. Par cet acte, YSL devient le premier homme-objet de l’histoire de la pub.
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Le sportif a toujours été un fantasme
Bien avant d’être des stars du calendrier, les sportifs fascinaient déjà au XIXème siècle. En pleine action dans les gymnases, l’éphèbe est alors le fier représentant de sa nation. Sous le pinceau d’Alexandre Falguière en 1875, il incarne l’homme viril et sain, exemplaire par son courage. Ses vertus athlétiques seront détournées par les régimes totalitaires, avant de devenir objets de désir pour Marsden Hartley, puis de revêtir une dimension politique avec les footballeurs black-blanc-beur de Pierre et Gilles.
L’homme est un hystérique comme les autres
Cinq œuvres d’artistes femmes (seulement!) sont présentées à travers l’exposition et Louise Bourgeois est l’une d’entre elles. Manifeste social, sa sculpture en bronze Arch of hysteria de 1993 représente un nu en suspension au moment du paroxysme hystérique. Ses muscles sont tordus, son corps raidi, tendu à l’extrême. Avec cette œuvre, l’artiste brise un tabou: elle attribue à l’homme l’hystérie, maladie considérée à tort comme exclusivement féminine.
Aude Lambert
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