Chaque semaine, Clélie Mathias, auteure de On n’est jamais mort en politique!, décrypte un échec politique dans l’actualité.
On lui souhaite bien du courage à cette jeune femme de 39 ans. Prendre la tête d’Europe Écologie-Les Verts (EELV)? Wow! Quel challenge! Quelle ambition! Ou alors c’est du masochisme?
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Car elle savait à quoi s’attendre. Voici ce qu’elle déclarait avant même d’être élue à la tête du parti le 30 novembre dernier: “Je mesure la difficulté d’animer un parti politique qui participe à une coalition gouvernementale, qui doit concilier cette participation avec une prise de parole autonome sur les sujets qui fâchent.”
Pas facile en effet de gérer les Verts. Le parti est quand même bien connu pour ses divisions et ses bisbilles internes. Et leur présence au gouvernement n’arrange rien.
Le plus dur sera pour Emmanuelle Cosse de s’émanciper de sa tutelle.
La preuve encore une fois avec l’élection de leur chef. Le 30 novembre à Caen, aucune des motions n’a réussi à s’imposer. Ce parti n’est pas un rassemblement. C’est un puzzle. Or, une addition d’opinions n’a jamais fait une ligne directrice claire. Élue avec une faible majorité (55,35%) Emmanuelle Cosse devra composer avec les autres pour s’imposer. Pas gagné.
On dit que son passage à la présidence d’Act up (“C’était la première femme hétéro, non séropo à prendre la tête d’une association issue de la communauté homosexuelle” selon les mots de Christophe Martet, un ancien de l’organisation) l’a endurcie. On verra bien.
Mais le plus dur est encore ailleurs. Le plus dur sera pour Emmanuelle Cosse de s’émanciper de sa tutelle. Parrainée par Cécile Duflot, cette nouvelle venue apparaît au mieux comme un double de la ministre du logement, au pire comme un pantin. Pour exister, elle devra se démarquer. Bonne chance!
Clélie Mathias
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