La dessinatrice Emma s’interroge sur les critiques adressées au mouvement de libération de la parole des femmes.
“Tout nous conditionne à penser que le rôle des femmes est avant tout de donner envie aux hommes de les séduire.” Dans une planche publiée sur Facebook le 10 janvier dernier et intitulée Un rôle à remplir, la dessinatrice Emma questionne le “retour de bâton antiféministe” qui a suivi la vague de libération de la parole des femmes avec le mouvement mondial #MeToo. Une “résistance” portée par des personnalités masculines mais aussi des femmes en général aisées, qui “défendent ce droit à harceler”, et soutiennent les hommes de leur classe sociale. Après avoir rappelé le principe de base du consentement -“Il suffit de demander et de respecter son avis”– la trentenaire explique que depuis l’enfance, on demande aux filles de répondre à un certain nombre de critères physiques. Elles doivent être jolies, apprêtées, épilées et mince, en attente d’approbation masculine sur leur apparence. “Pas étonnant alors, que quand nous revendiquions le droit de choisir si et quand nous voulons entrer dans un rapport de séduction, ça ennuie certains de devoir respecter ça”, analyse Emma.
A ceux qui accusent les féministes d’altérer les rapports femmes-hommes, elle répond: “Cela fait des siècles que les relations femmes-hommes sont faussées. Faussées par notre éducation genrée, faussées par la peur et les risques que nous avons d’être agressées. Et nous, on lutte pour que ça change.” Un coup de crayon comme on les aime: bien aiguisé.
Margot Cherrid