Elles sont médecins, ingénieures, réalisatrices ou militantes. Pour la première fois cette année, la Région Île-de-France a voulu célébrer ces Franciliennes qui s’engagent et font bouger les lignes. Les trophées ellesdeFrance les ont récompensées pour leur courage, ou pour leurs actions menées dans le domaine de l’innovation, de la création, de la solidarité. Nous avons rencontré ces femmes extraordinaires: cette semaine, on vous présente la réalisatrice Houda Benyamina, prix de la création.
“T’as du clito!”: personne n’a oublié le discours et la phrase choc d’Houda Benyamina lorsqu’elle a reçu, en 2016 à Cannes, la Caméra d’or pour son premier long-métrage, Divines. Pour la réalisatrice et scénariste française de 39 ans, le cinéma a toujours été lié à son engagement, et inversement. En fondant l’association 1000 Visages, elle tend vers un objectif ambitieux, celui de “démocratiser” le milieu du cinéma. Récompensée par les trophées ellesdeFrance et lauréate du prix de la création, Houda Benyamina a répondu à nos questions.
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Peux-tu te présenter?
Je m’appelle Houda Benyamina, je suis réalisatrice. Je m’occupe également d’une association qui s’appelle 1000 Visages qui a pour but de détecter des talents dans les zones rurales et dans les quartiers populaires.
Tu fais un cinéma engagé, pourquoi?
Je mets de l’engagement dans mon cinéma, et de l’engagement dans ma vie! Je crois que, dans mon ventre, lorsque je ressens l’injustice, j’ai un besoin de réaction.
Ta dernière grande victoire?
Aujourd’hui, avec 1000 Visages, on a pu concrétiser un projet qui me tient à coeur depuis de longues années: monter un “cinétalents” en zone rurale, et notre premier “cinétalents” aura lieu en Franche-Comté. Des gens des quartiers populaires vont rencontrer des gens de zones rurales et grâce à notre amour du cinéma, on va pouvoir faire une création artistique ensemble.
Pour quelles raisons faut-il davantage de femmes derrière la caméra?
Il faut avant tout davantage de diversité derrière la caméra. Bien évidemment il faut plus de femmes, mais aussi plus de gens qui viennent de milieux différents, des pauvres, des riches, des moyennes classes, des gens qui ont des sensibilités artistiques différentes, derrière cette caméra, parce que, en ayant toutes ces sensibilités, on aura des voix beaucoup plus singulières, et un cinéma plus riche.
Que dirais-tu aux femmes qui veulent se lancer dans la réalisation?
C’est d’abord d’être habitées par ce feu sacré car, pour moi, c’est plus qu’un métier, ça doit être une passion, et ensuite je leur dirais aussi de travailler avec des gens de leur génération. C’est le conseil que je donnerais, pas simplement aux femmes d’ailleurs, mais à toutes les personnes qui tendent vers le cinéma.
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski et Julia Tissier
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