On a lu pour vous cette réponse aux conseils de ELLE pour avoir des bras jeunes et musclés, et on vous la recommande.
“Vendredi 16 juin dernier, sur la une du magazine ELLE, à côté du sourire et du grain de beauté de Chiara Mastroiani, un petit titre d’article a fait beaucoup parler de lui: Les bras, c’est le nouveau décolleté! Puis, en dessous, une première explication de ces mots absurdes. ‘Nos astuces pour les rendre plus fermes et joliment musclés.’ (…)
C’est écrit là: il y a un problème. Avec leurs bras. Vite faire quelques chose. Un régime, du sport. Pour avoir les bras qu’il faut, pour coller à l’image qui va bien. J’ai repensé à l’essai de Mona Chollet Beauté fatale en t’écrivant cette lettre, à ce qu’on impose aux femmes comme corsets invisibles aujourd’hui. À cette course sans fin et impossible pour un corps parfait. J’y ai remis le nez, et j’ai retrouvé cet extrait: ‘Les femmes sont loin d’entretenir, comme les héroïnes de Sex and the City, un rapport hédoniste et insouciant à leur corps et à l’industrie qui les invite à l’embellir: le système, plutôt que de les combler de gratifications qu’elles n’auraient qu’à cueillir, telle Ève dans un moderne jardin d’Éden, attise leur frustration, leurs complexes, leur anxiété, leur autodévalorisation ; il prospère sur les tourments physiques et moraux que leur inflige le souci névrotique de leur apparence. Et il le fait, comme on le verra, indépendamment de leur adéquation aux canons en vigueur : celles qui sont perçues comme les plus jolies peuvent très bien être aussi les plus flippées.’
Voilà, celles qui complexaient déjà complexeront plus. Et celles qui n’y avaient pas pensé, aux bras, le magazine leur aura donné l’idée de se trouver laides à celles-là. Elles se regarderont sous un jour nouveau et se diront: ‘Ah zut, voilà autre chose. Je n’avais pas pensé à ça.’”
Dans une lettre ouverte à sa collègue lectrice du magazine ELLE, la journaliste Renée Greusard revient sur les injonctions au corps parfait qui remplissent les pages des magazines féminins et trahissent l’obsession d’une société qui exige de ses femmes d’être toujours plus minces, comme pour les faire disparaître.
À lire le plus vite possible sur le site de L’Obs.