On a lu pour vous cet article de Slate sur les causes du rejet progressif du mot “homosexuel·le” par les médias et les associations et on vous le conseille fortement.
“Plus je l’écris, et plus je me pose cette question: faut-il que j’emploie encore le mot homosexuel, ou son versant féminin, homosexuelle? Parmi les journalistes, universitaires, ou militants et militantes que je rencontre, et qui traitent de questions LGBT, il se fait rare, il est mis de côté. On lui préfère ‘gay’ ou ‘lesbienne’, ou encore ‘LGBT’ s’il faut employer un mot englobant. […]
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Ces mots sont, comme tous les outils de la langue, limités. Reflet de l’humaine condition, condamnée à ‘lire des étiquettes collées’ sur les choses, comme disait le philosophe Henri Bergson. Et à recommencer sans cesse le travail de Titan qui vise à arracher les mots de leur décadence. L’usure est fatale, inévitable, et tout mot mal employé, sans réaction suffisante du clan d’en face, prendra nécessairement une connotation péjorative. Aux États-Unis, le sort qu’a subi ‘homosexuel/homosexuelle’ guette d’ailleurs le plus récent ‘gay’, qui fut pourtant un mot choisi par la communauté elle-même.”
Dans cet article publié hier sur le site de Slate, la journaliste Aude Lorriaux s’interroge sur la pertinence du mot “homosexuel·le”. De moins en moins utilisé par les médias et les associations, ce terme fait l’objet de nombreux arguments en sa défaveur. D’abord utilisé pour désigner une pathologie -avant d’être sorti de la liste des maladies par l’OMS en 1990-, il est critiqué pour sa connotation sexuelle. Enfin, son étymologie exclut les lesbiennes: “Quand on dit ‘homo’ on pense aux hommes, car ‘homo’ c’est l’homme, c’est pour cela que je n’aime pas trop le mot homosexuel”, explique la docteure en histoire Marie-Jo Bonnet.
À lire le plus rapidement possible sur le site de Slate.
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