2014 devait sonner le grand retour de la chanteuse. On attend toujours.
Depuis 2010, Shakira est un nom désormais communément associé à la Coupe du monde. Il y a quatre ans, non seulement son Waka Waka avait mis le feu dans les stades pendant tout le Mondial, mais il nous avait fait danser tout l’été suivant. Cette année, la chanteuse est à nouveau sur l’album officiel du tournoi de foot, mais ne chantera qu’à la cérémonie de clôture. Et sa chanson La La La ne restera pas dans les annales. Impossible de ne pas y voir un indice supplémentaire de la mauvaise passe que traverse actuellement Shakira, qui, de pubs Activia en émissions The Voice, semble s’égarer loin de la scène. Alors que son dernier album avait été salué par la critique et le public, le retour de la chanteuse, quatre ans et une maternité plus tard, est pour l’instant poussif. On vous explique pourquoi 2014 ne sera pas un grand cru shakiresque.
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Un album décevant
Sorti le 24 mars dernier, le dixième album de Shakira s’intitule Shakira. Mais comme le souligne le Los Angeles Times, il n’y a pas assez de Shakira dans Shakira. Ses ballades pop, quasiment exclusivement en anglais, sont très loin des Hips don’t lie et autres Loca qui ont fait la célébrité de la Colombienne, et qui ont le don de lancer n’importe quelle soirée, de la plus cool à la plus pourrie. Si jusqu’à présent, la chanteuse avait toujours conservé une forte identité hispanophone, cette dimension est absente de son dernier disque: à part son duo avec Rihanna, aucun des singles n’est enregistré en espagnol, contrairement aux albums précédents qui savaient draguer le marché sud-américain, fidèle à la latina la plus célèbre de la planète. Du coup, ce qui faisait l’originalité de ses morceaux hyper commerciaux, à savoir un univers assez métissé allant du reggaeton à la danse orientale en passant par le rock, a totalement disparu. Et rend l’ensemble plutôt inodore, incolore et sans saveur.
Un sous Waka Waka
Après le raz-de-marée (et le ras-le-bol) Waka Waka, le pari de remettre le couvert avec la Fifa était très risqué, surtout pour se lancer dans La La La, un crypto-tube dance, avec quelques vagues sonorités brésiliennes. Quand on connaît les aptitudes de Shakira sur le dancefloor, on aurait pu imaginer une samba déchaînée, et un clip tourné en plein coucher de soleil sur Copacabana. Au lieu de ça, on a droit à une vidéo à mi-chemin entre l’abonnement pour Canal Sat et une campagne d’Amnesty International. Beaucoup moins funky que la choré 2010 dont même les plus récalcitrants avaient fini par connaître les mouvements.
Un mec beauf
Lors de la dernière Coupe du monde, Shakira était encore fiancée à Antonio de la Rúa (fils de l’ex-président argentin Fernando de la Rúa) qui fut son compagnon pendant 11 ans. C’est d’ailleurs le Mondial 2010 qui a sonné la fin de leur histoire, puisque la chanteuse aurait rencontré le footballeur Gerard Piqué sur le tournage de Waka Waka. Leur relation a été officialisée quelques mois plus tard, et depuis, elle proclame partout son amour pour le sportif espagnol de dix ans son cadet, avec qui elle a eu un fils, Milan. Lequel sportif n’est apparemment pas très ouvert puisqu’elle a avoué dans une interview à Billboard qu’il lui avait interdit de tourner avec des hommes -ce qui justifie les scènes hot de son récent clip avec Rihanna, cette dernière étant selon Shakira la seule personne “autorisée à lui caresser les cuisses”. L’artiste, qu’on a connue moins soumise, se réjouit même de ce flicage à l’ancienne puisqu’elle poursuit dans la même interview: “J’aime qu’il marque son territoire et qu’il m’estime.” Au secours.
Des campagnes de pub cheap
Que les stars internationales cèdent à l’appel de gros contrats avec des multinationales, soit. Après tout, on peut gagner des millions et quand même penser à sa retraite en devenant ambassadrice d’une marque. Mais qu’est donc allée faire Shakira dans des pubs pour les dentifrices Oral B et les yaourts Activia, certainement lucratives, mais pas vraiment haut de gamme? Les mauvaises langues rétorqueront que Shakira n’est pas haut de gamme et qu’après tout, l’endroit où on l’a vue le plus régulièrement ces derniers mois est le plateau de The Voice, dont elle est jurée. Certes, mais sans être le visage de Chanel ou Hermès, on aurait pu l’imaginer chez Adidas ou Pepsi plutôt que placardée dans tous les supermarchés du monde.
Une “desperate housewifisation”
Il est loin le temps des rumeurs de liaison avec Rafael Nadal et des soirées avec les Obama. Aujourd’hui quand Shakira répond à des interviews, elle évoque le plus souvent son bonheur d’être maman et d’être WAG (Ndlr: femme de footballeur). Quand elle tweete, c’est pour nous montrer des photos de son fils, dont la voix est d’ailleurs enregistrée à la fin d’un des morceaux de son dernier album. La chanteuse n’a aucun mal à admettre qu’elle aime cette nouvelle vie centrée autour de sa famille, et ne cache pas qu’elle compte bien avoir d’autres enfants (entre deux et dix selon les sources). Alors OK, Shakira, on veut bien que tu t’accordes une petite pause le temps de cet album. Et que tu fasses plaisir à ton mec macho en tournant des clips en robe de mariée dans un champ bucolique. Mais attention quand même à un excès d’assagissement qui ne te correspond pas. Sans roulades lascives dans la boue, sans bikini doré, et sans déhanché sous un chapiteau avec Wyclef, Shakira n’est plus vraiment Shakira.
Myriam Levain
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