On a lu pour vous cette chronique du Monde, dans laquelle Maïa Mazaurette se demande comment “ne pas casser l’ambiance sexuelle” en parlant consentement, et on vous la conseille.
“Il y a encore quelques mois, ‘l’ambiance sexuelle’ constituait un sujet léger. C’était le bon temps. On pouvait ricaner sur la plage devant des conseils improbables. […]
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Depuis, il y a eu #metoo. La question de l’ambiance est devenue une zone de conflit: pour les adeptes d’une séduction expéditive, pour les défenseurs des zones grises, la vérification du consentement casse l’ambiance. On apprenait au passage que cette sympathique ‘bonne’ ambiance surfe sur nos silences, nos ignorances, nos transgressions parfois. On remarquait aussi que les libidos sont bien fragiles, pour être terrassées par une simple demande de permission. Dans quel monde vit-on, si abuser ses partenaires casse moins l’ambiance que s’assurer de leur motivation? […]
Le problème vient en partie de nos représentations. La relation sexuelle réussie, ‘made in Hollywood’, repose sur un idéal de fluidité. Toute interruption, hésitation, constitue un échec, un accroc dans la sacro-sainte alchimie. Au cinéma, cela donne des acteurs qui attrapent des scolioses et des échardes en forniquant dans les escaliers de leur immeuble, alors même qu’il leur reste à peine trois marches à grimper. Combien de parties génitales coincées dans des fermetures Éclair, au nom de l’urgence?”
Dans sa chronique Comment ne pas casser l’ambiance sexuelle?, Maïa Mazaurette déconstruit l’idée selon laquelle une formulation claire et explicite du consentement de son ou ses partenaire(s) sexuel(s) serait un tue-l’amour. Entre analyse de l’injonction aux rapports sans “baisse de régime” ou “coup de mou”, et énumération d’éléments moins “sexys” que la verbalisation de l’envie de son acolyte, l’article rappelle avec subtilité quelques règles de respect et de bienveillance indissociables d’une relation sexuelle réussie. Et de conclure: “La ‘bonne’ ambiance consiste surtout à faire attention au bien-être physique et émotionnel de nos partenaires, face à une culture érotique qui aimerait nous faire croire que c’est plus sexy, authentique ou spontané (rayez les mentions inutiles) quand on ne fait pas attention”.
À lire le plus rapidement possible sur le site du Monde.
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