Chaque mois, notre chroniqueuse Eva Nineuil pose une question singulière et met les pieds dans le plat.
Des bancs des grandes écoles aux antichambres de Pôle emploi, l’entrepreneuriat suscite les vocations, attise les idées flamboyantes des âmes aventureuses et anéantit les dernières appréhensions à grands renforts de crowdfunding. En un clic, les self-made-men ou women du moment se voient propulsés dans le cyber-espace du “Dispositif auto-entrepreneur”, prêts à tout pour changer de job, de vie ou même carrément le monde.
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Au lendemain de leur naufrage, c’est tout refroidis de leur projet que l’on repêchera, au hasard, des aficionados de l’économie collaborative ou des apprentis marmitons, les doigts brûlés aux feux des fourneaux professionnels.
Une fois engagés dans la cruelle traversée de la création d’entreprise, certains moussaillons découvrent rapidement que leur navire tient davantage d’un Titanic que d’un Queen Mary. Au lendemain de leur naufrage, c’est tout refroidis de leur projet que l’on repêchera, au hasard, des aficionados de l’économie collaborative, des petits génies de la programmation, des coachs en tous genres ou encore des apprentis marmitons, les doigts brûlés aux feux des fourneaux professionnels. Parmi les rescapés de ce grand voyage, il est une catégorie que l’on croise particulièrement souvent: les amateurs de cupcakes repentis. Alors, à tous les gastronomes qui confondent cuisiner et entreprendre, à tous les virtuoses du seul déjeuner dominical, à tous les toqués de Top Chef, et surtout à tous les pâtissiers du goûter qui pensaient trouver un sens à leur vie avec les cupcakes, voici 9 raisons de de ne pas céder à cette satanée tentation:
1. Parce que tes jouissifs “je pose ma dem’, je crée ma boîte” n’exultent qu’à la volée d’un apéro trop arrosé et convainquent davantage tes compagnons de beuverie que ton banquier.
2. Parce que seuls tes parents attendris et tes amis solidaires (notamment ceux cités ci-dessus) ont contribué à financer partiellement ton projet sur ton profil KissKissBankBank.
3. Parce que tu arrives trop tard, les entrepreneurs du “sans gluten” ont déjà raflé toutes les bourses d’aide à la création.
4. Ce n’est pas parce que Dunkin’Donuts cartonne à New York que Les Cupcakes de Marie-Thérèse feront ta fortune à Paris.
5. Parce que te farcir 30 poches à douilles de Philadelphia par jour, c’est moins successful que tu ne te l’étais imaginé.
6. Parce que le recours en justice d’un client pour intoxication alimentaire, l’envolée des cours du sucre glace ou la réparation de ta vitrine saccagée par les défenseurs de la pâtisserie française ne se paye pas en cupcakes.
7. Parce que trop occupé(e) à trouver un logo à ta boutique, tu n’as pas vu la concurrence des Popcakes arriver.
8. Parce qu’un cupcake, ce n’est jamais que du quatre-quart retourné dans un petit filou à la fraise.
9. Parce que mieux vaut rester à La Défense et pouvoir s’acheter 100 cupcakes en une fois que tout plaquer pour devoir vendre un cupcake 100 fois.
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