Lundi 21 septembre, le groupe Vice a dévoilé la version française et digitale du légendaire magazine de tendances anglais i-D. Rencontre avec Clément Corraze et Tess Lochanski, qui pilotent le projet depuis l’Hexagone.
Lancé en 1980 en Angleterre par le couple Terry et Tricia Jones, le magazine i-D débarque en France ce lundi 21 septembre, en version digitale et sous l’égide du groupe Vice. Chapeauté par Clément Corraze -Directeur France, 33 ans- et Tess Lochanski -Rédactrice en chef, 26 ans-, le projet éditorial vise à “parler de mode comme on parle de politique et de politique comme on parle de mode. Célébrer la jeunesse, la musique, la fête, les contre-cultures, les gens qui se bougent, créent, vivent et vibrent”, selon le communiqué posté sur la page d’accueil du site. On a voulu en savoir plus auprès des deux intéressés.
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D’où venez vous tous les deux?
Clément Corraze: J’ai commencé il y a 10 ans chez Purple et je dirigeais encore récemment Antidote, un autre magazine indépendant.
Tess Lochanski: J’étais journaliste mode à l’Obs depuis deux ans.
Que représente i-D pour l’un et l’autre? Quel est votre rapport personnel à ce titre mythique?
CC: c’est un mythe avec lequel je suis né (le mag vient de fêter ses 35 ans cette année) et que j’ai découvert émerveillé dans les années 1990. Une autre manière de regarder la mode et le monde en général, avec audace et intelligence. Une bouffée d’air frais!
TL: Ça a été un coup de coeur quand j’avais 14 ans, une couverture qui m’a interpellée, une sensation d’inquiétante étrangeté. C’est immédiatement devenu mon magazine préféré.
“Les jeunes d’aujourd’hui sont géniaux, il faut leur faire confiance et leur donner la parole.”
Pourquoi un magazine digital comme i-D a-t-il sa place en France?
CC: Parce que tous les éditeurs mode sont trop souvent genrés alors qu’on peut désormais parler de mode, de culture et de musique à un homme comme à une femme. Parce qu’on n’en pouvait plus des injonctions, des diaporamas et des discours débilitants sur les tendances. Parce qu’on ne peut pas axer uniquement sur les produits. Parce que les jeunes d’aujourd’hui sont géniaux, qu’il faut leur faire confiance et leur donner la parole.
TL: Avec son ouverture d’esprit, sa vision créative et ses capacités de diffusion, i-D a permis aux contre-cultures d’hier d’engendrer la pop culture d’aujourd’hui. La France regorge de créateurs et d’artistes géniaux mais silencieux. On va pouvoir leur rendre la parole.
A qui s’adresse-t-il?
CC: Très naturellement à notre génération, les 18-35 ans, mais aussi à toutes les personnes en quête de sens et de nouveauté. C’est une plateforme éditoriale conçue de manière à décloisonner les sujets, à mettre à bas cette fichue hiérarchie des arts qui nous sclérose depuis trop longtemps.
TL: Aux curieux, aux jeunes, à tous ceux qui en ont marre qu’on mette les gens et les choses dans des cases.
Quels sujets déjà en ligne recommandez-vous?
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Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
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