À l’écran, il y a des filles comme ça: bombasses, heureuses, qui surmontent tous les obstacles… Et puis, il y a les autres, les galériennes. Moins triomphantes mais tout aussi attachantes, on vous présente nos trois anti-héroïnes de l’été.
Quel point commun entre le belge Baby Balloon, le français Sils Maria et le franco-mexicain Palma Real Motel? Ces trois films mettent tous en scène une anti-héroïne. Qu’il s’agisse de Bici, la chanteuse éconduite, de Maria, la comédienne rattrapée par son âge ou de Miranda, la maîtresse abandonnée, toutes sont aux antipodes de la femme idéale dont la vie fait fantasmer. Drôles, attachantes ou charismatiques -parfois les trois-, elles n’ont ni la famille idéale, ni le meilleur boulot du monde, ni la love story parfaite. Voici trois anti-héroïnes avec lesquelles passer un moment au cinéma cet été.
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Bici, dans Baby Balloon de Stefan Liberski
Le personnage: Bici (Ambre Grouwels) a 18 ans et vit à Liège en Belgique, dans l’un des quartiers les plus pauvres de la ville. Elle chante et joue aux côtés de trois mecs dans un groupe de rock. Lorsque Vince (César Domboy), le guitariste dont elle est secrètement amoureuse depuis l’enfance, introduit sa nouvelle girlfriend dans la vie du groupe, Bici se laisse envahir par la jalousie.
Anti-héroïne parce que: Si le personnage de Bici arbore des looks bariolés, ses extravagances, ses lèvres rouge vif et son large sourire cachent un mal-être quotidien, entretenu par une mère envahissante, qui lui reproche sans cesse son poids, voire carrément son existence.
Son opposé cinématographique: Joan Jett, interprétée par Kristen Stewart dans le film Les Runaways. Si les deux personnages sont aussi talentueux l’un que l’autre dans leur art, Joan Jett reste concentrée sur son objectif: la musique. Bici, elle, est déviée de sa route par ses sentiments.
Maria Enders dans Sils Maria, d’Olivier Assayas
Le personnage: Maria Enders, interprétée par Juliette Binoche, est comédienne. Elle connaît son plus grand succès alors qu’elle n’a que 18 ans, dans une pièce de théâtre. Elle y interprète une jeune femme prénommée Sigrid qui pousse l’autre personnage, Héléna, 40 ans, à sombrer dans une profonde dépression. Vingt ans plus tard, Maria Enders joue de nouveau la pièce de sa vie, à un détail près: elle doit incarner Héléna.
Anti-héroïne parce que: Malgré sa notoriété, Maria subit la débâcle. Le temps semble la poursuivre comme un couteau sous la gorge. Elle n’accepte ni de devoir interpréter le rôle d’une femme mûre, ni de céder son rôle de Sigrid à une jeune et scandaleuse actrice hollywoodienne.
Son opposé cinématographique: Peppy Miller, interprétée par Bérénice Bejo dans The Artist. Cette dernière, actrice en pleine ascension, se concentre sur le futur et incarne le summum de la modernité. Maria Enders, quant à elle, confronte le présent à son passé, jusqu’à réaliser brutalement combien le monde a changé autour d’elle.
Miranda, dans Palma Real Motel d’Aarón Fernandez
Le personnage: Miranda (Adriana Paz), agent immobilier, tente désespérément de vendre un lot d’appartements sur la côte de Veracruz au Mexique. Elle entretient une relation avec un homme marié qui lui fait souvent faux bond. Une complicité ambiguë s’installe alors entre elle et le jeune Sebastián, gérant provisoire du Palma Real Motel, lieu qu’elle fréquente habituellement avec son amant.
Anti-héroïne parce que: Éperdument amoureuse, Miranda passe son temps à attendre un homme qui ne vient pas. Pour combler ces heures creuses, elle se retrouve à entretenir un jeu de séduction avec Sebastián, de dix ans son cadet au bas mot. Si Miranda fait preuve d’une certaine indépendance, elle n’y gagne pas grand chose au passage.
Son opposé cinématographique: Francesca Johnson, alias Meryl Streep dans Sur la route de Madison. Bien que tourmentée, elle vit une romance extra-conjugale unique, passionnée et surtout, réciproque. Miranda, quant à elle, reste sans équivoque la maîtresse délaissée.
Mélodie Raymond et Arièle Bonte
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