Tran Bui, 28 ans, et Melissa Frédéric, 30 ans, ont lancé Chez soi, des retraites dédiées au bien-être des femmes, mêlant yoga et cercles de parole. Leur maître-mot? La sororité. Interview express.
Il y a parfois des rencontres fulgurantes. Celle de Tran Bui, 28 ans, et de Melissa Frédéric, 30 ans, fait partie de celles-là. Ces deux jeunes femmes se connaissent à peine lorsqu’elles décident de lancer Chez soi, des retraites de bien-être et yoga réservées exclusivement aux femmes, le tout dans un esprit de sororité. Le nom n’a évidemment pas été choisi au hasard puisque “c’est une référence féministe sur la nécessité pour les femmes d’avoir un espace à elles pour se retrouver”, explique Tran Bui. Cette dernière propose durant ces séjours -pouvant aller de trois à sept jours- des cours de yoga et de méditation tandis que Melissa Frédéric anime des ateliers et des cercles de parole. Objectif poursuivi? Gagner en sérénité et se recentrer.
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Pourtant, rien ne les prédestinait à ça. Tran Bui, diplômée d’HEC Paris, a “navigué pendant plusieurs années à la recherche du travail idéal”: elle a switché d’une entreprise du CAC40 dans l’immobilier à une start-up dans le domaine de la nutrition, avant d’atterrir dans une association spécialisée dans la réinsertion sociale. La vingtenaire dit avoir “toujours eu du mal à [se] définir par le monde du travail tel qu’on l’entend aujourd’hui”. Initiée à la pratique de la méditation par une tante bouddhiste, Tran Bui a ensuite découvert le yoga qui lui a appris à se “reconnecter à [s]on corps, à [s’]écouter et à mieux [s]e connaître”. Aujourd’hui, enseigner cette pratique est pour elle “une manière unique de communiquer et de se connecter à l’autre”. De son côté, Melissa Frédéric a travaillé plusieurs années dans une agence de publicité jusqu’au jour où “dans un élan de ras-le-bol général”, elle a tout plaqué pour s’installer à Melbourne en Australie. “C’est en me retrouvant seule à l’autre bout de la planète que j’ai exploré mon rapport au corps et compris la nécessité que j’avais de me reconnecter à lui”, précise la trentenaire. Là-bas, elle participe à plusieurs retraites qui lui font comprendre l’importance de “prendre un temps pour soi, et de se libérer des injonctions de la vie quotidienne”. De retour à Paris, Melissa Frédéric souhaite continuer cette “démarche d’exploration intérieure” et le partager avec d’autres femmes. De ces deux volontés est né Chez soi il y a quelques mois. Interview express de Tran Bui.
C’est quoi Chez soi?
Chez soi, ce sont des retraites de bien-être et yoga en France destinées à toutes les femmes qui souhaitent prendre le temps de s’explorer et de prendre soin d’elles, dans un esprit de sororité. On est persuadées qu’apprendre à se connaître est un long voyage qui nécessite de reconnecter le corps et l’esprit. C’est pour cette raison que toutes nos retraites allient la pratique du yoga et de la méditation à des ateliers de réflexion, d’écriture et de partage d’expérience. Notre ambition est de créer un moment privilégié et un espace sécurisant pour libérer la parole des femmes et pour que chacune apprenne à mieux se connaître, s’aimer et se sentir en harmonie avec elles-mêmes.
Le jour où vous vous êtes lancées?
Dès notre première rencontre! C’est au détour d’un cours de Zumba que je donne dans une association de quartier à Paris que j’ai rencontré Melissa qui venait de s’y inscrire. On a pris un café ensemble et ça a été un vrai coup de cœur amical. Nos valeurs et nos envies de projets et de changements étaient en phase. De là, tout est allé hyper vite, de la construction de nos programmes à la recherche du nom, et on a organisé notre première retraite en juin dernier.
En quoi le yoga et les cercles de paroles sont-ils complémentaires?
La pratique du yoga, grâce aux postures physiques, à la méditation et aux exercices de respiration, permet de se recentrer, d’apaiser le mental et de mieux se connecter à soi-même à travers le corps. Les ateliers et les cercles ont pour but de créer un espace safe et bienveillant dans lequel chacune peut s’exprimer, s’écouter et entrer en résonance avec d’autres femmes pour créer des moments de sororité et partager des outils pour une meilleure connaissance de soi. Nous sommes persuadées que l’association du yoga, de la méditation, des ateliers et des cercles permet d’avancer vers une plus grande harmonie corps et esprit. Une meilleure connaissance de soi amène un plus grand amour de soi et l’idée, c’est qu’en se sentant bien avec soi-même, on se sent mieux avec les autres et avec ce qui nous entoure.
“Notre ambition est de pouvoir proposer des retraites sur-mesure pour chaque femme avec des durées, thématiques et niveaux de pratique de yoga différents.”
Le conseil que vous donneriez à quelqu’un qui veut lancer sa boîte?
S’entourer de personnes qui vous correspondent, et incarner les convictions et les valeurs qu’on souhaite porter. Ce qui marche pour nous depuis le début, c’est que nous partageons toutes les deux des convictions communes fortes comme le féminisme, l’écologie, la bienveillance et le partage. Elles se retrouvent au cœur de nos programmes de retraites et aussi dans la relation que nous avons l’une avec l’autre. Cela paraît peut-être simple dit comme ça, mais lorsqu’on lance un projet, on peut vite être prises par les impératifs du ‘business’ et rien ne vaut un petit recadrage sur nos valeurs pour rester en phase. Nous avons la chance d’être complémentaires mais aussi très différentes dans notre manière de fonctionner. Du coup, pour bien travailler ensemble, nous avons défini un cadre pour savoir communiquer en toute bienveillance l’une avec l’autre et se porter mutuellement.
Vous vous voyez où dans trois ans?
En train de proposer une multitude de thématiques de retraites tous les mois, voire toutes les semaines! Chaque rencontre que nous faisons lors de nos événements et nos retraites nous font vraiment pousser des ailes. Notre ambition est de pouvoir proposer des retraites sur mesure pour chaque femme avec des durées, thématiques et niveaux de pratique de yoga différents. Et peut-être, pourquoi pas avoir notre propre lieu de retraite?
Propos recueillis par Julia Tissier
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