Pour les 10 ans de Cheek, une personnalité féministe revient chaque jour sur sa décennie. Aujourd’hui, Illana Weizman.
Avec un premier ouvrage remarqué et salvateur, Ceci est notre post-partum, l’essayiste militante féministe et antiraciste Illana Weizman a brisé le tabou persistant autour du post-partum, l’omerta qui règne sur la réalité post-accouchement et contribué ces dernières années, à travers ses nombreuses et courageuses prises de parole sur les réseaux sociaux -elle est notamment à l’initiative du hashtag #MonPostPartum- à visibiliser les difficultés inhérentes à l’entrée dans la parentalité. Pour les 10 ans de Cheek, elle nous a livré sa vision de la décennie féministe qui vient de passer.
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Quelles avancées féministes t’ont le plus marquée?
Le mouvement #MeToo, à l’évidence, qui a fait des petits dans de nombreux champs, au-delà même des violences sexuelles. Je pense aux prises de parole plus libérées autour des questions de la maternité. Un méta robinet qui a ouvert des flots de paroles multiples.
Et quels reculs?
L’avancée des racismes, de la parole et des actes islamophobes en premier lieu, qui avance main dans la main avec le backlash masculiniste.
Quel est ton / tes film·s féministe(s) de la décennie?
Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma et Ouvrir la voix d’Amandine Gay.
Et ton / tes livres féministe(s) de la décennie?
Chavirer et Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon.
Quelles personnalités féministes t’ont le plus inspirée?
Adèle Haenel. Sa radicalité. Son combat à corps perdu. Et Tal Madesta. Sa sensibilité, la façon si douce et en même temps d’une puissance dingue qu’il a de se raconter.
Pour toi, quel est le mot de cette décennie féministe?
Corps. Se réapproprier nos expériences corporelles -sexuelles, maternelles et de genre.
Quels sont les défis féministes à relever ces 10 prochaines années?
Marginaliser l’extrême droite. Solidifier les acquis qui tanguent. Parvenir à une équité dans la parentalité.
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