On sait maintenant qui se cache derrière ces affiches mystérieuses aux baselines revendicatrices qu’on croise dans les métros et les rues de Paris, de Marseille ou de Toulon. À l’occasion de l’ouverture de deux magasins, l’enseigne Citadium a voulu montrer que la génération Y ne se limite pas aux clichés qui lui collent aux sneakers. Pas nouveau mais ça fait du bien quand même.
Depuis quatre jours, ces affiches intriguent tous ceux qui passent à côté d’elles. Des photos de jeunes sans logo sur lesquelles sont inscrites en grosses lettres des phrases qui interpellent: “Nous sommes à la rue”, “Nous sommes incultes”, “Nous sommes des followers” ou encore “Nous sommes des abstentionnistes”. Si le doute n’était pas permis quant au caractère publicitaire de ces affiches, elles n’en demeurent pas moins intéressantes. Derrière cette mystérieuse campagne, une enseigne, Citadium, mais surtout une agence: Les Gros Mots.
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Ces punchlines, on les doit à trois mecs: Paul Fregeai, Hugo Boesch et Florian Aubry-Martoretti, les directeurs artistiques de cette boîte de communication. Ces derniers ont voulu démonter les idées reçues sur la génération Y: “Ces images montrent qu’on accepte les clichés, on les assume mais que nous, la jeune génération, on ne fait pas que boire et fumer. On a aussi une famille, un job et on est capables d’entreprendre des choses.” Mais aussi montrer la liberté et la spontanéité d’une génération qui s’assume. “On voulait des photos authentiques, pas du léché”, précisent-ils. C’est pour cette raison qu’ils ont fait appel au photographe Théo Gosselin, 24 ans, qui a fait de la jeunesse son thème de prédilection: “Je veux montrer des choses intimes, l’amour, les relations d’une génération décomplexée, la vraie vie en fait.”
“C’est une belle provocation, elle est élégante et esthétique.”
Aujourd’hui, de grands stickers rouges sur lesquels est inscrit le hashtag “#Pasque” barrent les affiches. C’est aux internautes de prendre le relais en s’exprimant à leur tour via Facebook, Twitter ou Instagram avec ce mot-clé. Vincent Gregoire, directeur de création de l’agence de prospective NellyRodi, estime que “c’est une belle provocation, élégante et esthétique”. Et de continuer: “Nos aînés ont le pouvoir et l’argent, la génération Y a d’autres repères, d’autres points de vue qu’eux, c’est une génération libre, flexible et euphorique. C’est ça qu’ils envient.”
Lara Sini
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