Son interdiction, décidée dans un tourbillon politico-médiatique aux allures de scandale sanitaire, avait laissé de nombreuses filles sur le carreau. Un an plus tard, Diane 35 fait sa réapparition sur les étagères des pharmacies, adjointe de nouvelles mises en garde.
Officiellement labellisée comme traitement contre l’acné, Diane 35 était dans la pratique utilisée par de nombreuses patientes comme pilule. Elle a été, pour beaucoup de filles, le premier contraceptif, sans forcément être prescrite comme tel au départ. Plus pratique en effet de demander à sa mère de payer pour un anti-boutons que pour l’assurance de ne pas tomber enceinte, à un âge où on n’avoue pas forcément qu’on a dépassé le stade des bisous. Sauf que l’autorisation de mise sur le marché ne concernait pas cette propriété, et que Diane 35 et ses génériques sont susceptibles d’augmenter le risque de thromboses ou d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) -des victimes l’ont dénoncé dans des témoignages émouvants.
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En janvier 2013 donc, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait prononcé son retrait, effectif en mai. Cris de désespoir chez bien des utilisatrices, dévastées par le spectre du retour des faces de calculatrice, des pustules dans le dos et des cheveux déjà gras au bout d’une demi-journée, qu’elles espéraient enfouies avec leur agenda Chevignon tout au fond de leurs souvenirs d’adolescence.
Le laboratoire Bayer vient d’annoncer que Diane 35 connaîtrait son grand retour “aux alentours du 15 janvier”.
Ces mêmes filles ont poussé un soupir de soulagement en juillet dernier, lorsque la commission européenne a contredit la France et autorisé le retour de Diane 35 sur le marché. Mais pas de dorure de pilule aux beaux jours. Diane 35, théoriquement autorisée, était toujours absente des officines.
Finalement, le laboratoire Bayer vient d’annoncer que Diane 35 connaîtrait son grand retour “aux alentours du 15 janvier”. Le médicament, qu’on ne doit plus surnommer “pilule”, a reçu une nouvelle indication, contre “l’acné modérée à sévère liée à une sensibilité aux androgènes (associée ou non à une séborrhée) et/ou de l’hirsutisme, chez les femmes en âge de procréer”. Les risques “thromboemboliques associés” sont rappelés aux professionnels, et une procédure de gestion du risque a été mise en place dans les laboratoires concernés. L’ANSM a publié hier toutes les précisions sur son site Internet. Bayer se réjouit que “les patientes françaises puissent à nouveau bénéficier de cette alternative thérapeutique dans la prise en charge de l’acné”. Mais les témoignages déchirants publiés à travers la presse ces derniers mois ne doivent pas pour autant disparaître des esprits. Alors, comme le dit la formule, parlez-en à votre médecin.
Claire Friedel
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