On a lu ça pour vous et on vous le conseille.
“Il existe en effet une jeunesse étudiante, traditionnellement à gauche, qui n’a pas l’habitude de se référer à la symbolique de la nation. Le nationalisme n’est pas sa marque de fabrique. Au contraire d’une autre jeunesse, moins diplômée, moins urbaine, salariée, qui, elle, vote plus à droite, est sensible aux sirènes du Front national et ne boude ni La Marseillaise ni les couleurs du drapeau. Aujourd’hui, ces deux jeunesses s’emparent des mêmes symboles, mais dans un sens différent. C’est positif dans la mesure où tous font l’expérience commune de référents partagés. Ces deux jeunesses se retrouvent sur les symboles de la République, mais en font une lecture opposée.
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Les uns risquent de se refermer autour d’une identité nationalo-centrée, de rejeter encore plus la mondialisation et l’immigration. Les autres sont désarmés, déboussolés. Ils manifestent traditionnellement une grande défiance vis-à-vis des institutions et de la politique. Il n’est donc pas sûr qu’ils perçoivent l’engagement politique comme un moyen de résoudre les questions qu’ils se posent. Cependant, ils considéreront sans doute que l’ouverture aux autres est plus que jamais nécessaire, comme peut l’être la nécessité de soutenir les autorités régaliennes dans ce moment de crise.
Ces attentats peuvent donc accroître les clivages qui séparent ces deux jeunesses en renforçant leur vision antagoniste de la société. En tout cas, il n’y aura pas de ‘génération Bataclan’, peut-être des générations Bataclan.”
Dans cette interview donnée au journal Le Monde, la sociologue Anne Muxel évoque les conséquences politiques éventuelles des attentats terroristes de Paris et Saint-Denis du 13 novembre sur l’engagement politique des jeunes Français.
À lire le plus vite possible sur le site du Monde.
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