On reçoit déjà des shampoings et du thé par la poste, alors pourquoi pas de l’huile d’olive? C’est possible grâce à la start-up Adravasti créée par Manon Desportes, qui nous permet au passage de parrainer un olivier en Crète.
C’est l’endroit où elle passait ses vacances d’enfant, c’est désormais le nom de son entreprise. Adravasti est un petit village de Crète que Manon Desportes connaît bien et dans lequel elle travaille désormais une partie du temps pour surveiller les oliviers que ses clients français parrainent via la box qu’elle a lancée l’année dernière. Son offre? Pour 57 euros, on adopte un arbre un trimestre et on reçoit trois litres de son huile en une fois, accompagnés d’un sac en coton bio “J’ai adopté un olivier” et d’un bec verseur. Parisienne depuis toujours, Manon Desportes s’est tournée vers l’entrepreneuriat “Après quelques mauvaises expériences de stage en finance, un an à la com dans la grande distribution et trois ans dans une start-up qui s’installait à Paris et qui a été rachetée par le groupe AccorHotel.”
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“L’idée est d’aider des petits producteurs grecs qui produisent en bio une huile délicieuse en la distribuant en France sans intermédiaires.”
Aujourd’hui à la tête de sa propre structure, la jeune femme continue de rêver d’une maison où elle pourrait avoir un grand potager et pourquoi pas de vivre à mi-temps en Crète. En attendant ce jour, elle s’occupe de développer Adravasti, dont la clientèle est surtout familiale, répartie équitablement entre Paris et le reste de la France (et la Suisse). “Je m’adresse à des personnes qui cherchent une huile du quotidien très qualitative, respectueuse de l’environnement et des producteurs. J’ai des clients fidèles et très engagés: ils m’envoient souvent des mails pour me suggérer des idées ou m’encourager.” Interview express.
C’est quoi Adravasti?
Adravasti, c’est un projet qui propose d’adopter un olivier en Crète et de recevoir son huile d’olive naturelle chez soi. L’idée est d’aider des petits producteurs grecs qui produisent en bio une huile délicieuse en la distribuant en France sans intermédiaires. Les marraines et parrains reçoivent de l’huile mais aussi des nouvelles de leur arbre et des producteurs et je leur propose même de venir faire la récolte avec nous en novembre.
Adravasti, DR
Le jour où tu t’es lancée?
J’ai fait des études de commerce et à l’époque, j’idéalisais l’entreprise. J’imaginais un monde plein d’énergie où on pouvait multiplier les initiatives et les rencontres. À la place, j’ai découvert les journées qui se ressemblent, les collègues avec lesquels on ne partage rien ou les patrons qui jouent les petits chefs. J’ai vite compris qu’il faudrait que je prenne les choses en main. J’ai eu l’idée d’ Adravasti rapidement pourtant, j’ai attendu plusieurs années pour me lancer: j’avais besoin de gagner ma vie et sûrement un peu peur aussi. J’ai finalement lancé le site en parallèle d’un boulot en CDI il y a trois ans et j’ai démissionné pour m’y consacrer il y a un peu moins d’un an. Pendant longtemps, c’était mon petit secret, sans pression financière. Prendre son temps, parfois c’est bien.
Le conseil que tu donnerais à quelqu’un qui veut monter sa boîte?
Justement de ne pas trop les écouter! Quand on monte une boîte, tout le monde à quelque chose à dire, un grand-oncle comme la personne croisée cinq minutes en soirée. On manque souvent de confiance en soi et on prend tout très à cœur, du coup on veut tout écouter. Le risque c’est de se perdre en route -on m’a souvent conseillé d’augmenter ET de baisser les prix le même jour- et de s’éloigner de notre vision du projet. Aujourd’hui, je n’écoute que les conseils que je sollicite.
Tu te vois où dans trois ans?
J’aimerais avoir atteint un équilibre entre Adravasti, mes voyages en Crète (la meilleure partie du job!) et le reste. Et pourquoi pas avoir mon propre atelier de céramique chez moi par exemple.
Propos recueillis par Myriam Levain
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