25 ans, et déjà un scénario sur le viol conjugal à son actif. Chloé Fontaine commençait très fort avec le court métrage « Je suis ordinaire ». On avait adoré le film ! Elle organise le … une projection-débat.
La pétillante Chloé Fontaine est une véritable globetrotteuse. Elle parcourt le monde: Espagne, Californie, San-Fransico, Chine, Thaïlande, Birmanie, Coré du Sud, Philippines, Vietnam. En parallèle de ses voyages elle a réussit à obtenir un master 2 en journalisme. De retour en France, elle travaille quelque temps dans la mode. Mais sa passion l’appelle. Elle décide alors de tout arrêter pour se consacrer à son premier amour: le théâtre. « J’étais frustrée, je fais du théâtre et j’écris depuis très longtemps. J’ai décidé de me lancer complètement et de ne faire que ça ! » Scénariste, réalisatrice et actrice, Chloé Fontaine, n’est finalement pas si ordinaire que ça. Elle n’hésite d’ailleurs pas à utiliser son art pour dénoncer ce qu’elle ne supporte pas en tant que jeune femme et le viol conjugal fait partie de ces tabous qu’elle a voulu dénoncer.
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Non c’est non, forcer une relation sexuelle, c’est violer. Chloé Fontaine, est à l’origine d’un court métrage qui a aussitôt éveillé les consciences sur un sujet habituellement passé sous silence: le viol conjugal. « Je suis ordinaire », réalisé par Victor HABCHY, raconte comment une jeune femme se retrouve à subir une relation sexuelle par l’homme qu’elle aime. Parallèlement comment cet homme amoureux, va inconsciemment imposer une relation sexuelle visiblement non désirée. Chloé Fontaine pose enfin un mot sur cette tendance à parfois forcer un acte sexuel, par le jeu, par les compliments ou sous couvert de chahuter, qui finit par être accepté par lassitude.
Pourquoi as-tu voulu aborder le sujet du viol conjugal ?
Ça faisait un petit moment que j’entendais parler de choses qui, moi, me paraissaient surréalistes. Des filles m’ont dit: « Je n’avais pas envie, mais j’ai quand même couché avec lui pour qu’il me laisse tranquille. ». Je trouvais ça assez étrange … J’ai commencé à regarder sur internet et j’ai trouvé plein de témoignages de personnes de tous âges, qui cherchaient à définir ce qu’elles vivaient. J’ai d’abord attendu que quelqu’un écrive quelque chose sur le sujet pour qu’on puisse en parler. Et rien, ça ne venait pas. C’est là que j’ai décidé d’écrire un scénario.
Comprends-tu que le mot viol puisse choquer ?
Je ne comprends pas cette notion de « Il y a viol et viol ». Oui, il y a un viol avec violence par un inconnu. À aucun moment je ne conteste cette violence-là. Je ne la minimise pas. Le viol conjugal est autant dévastateur, ni plus ni moins. On m’a dit: « C’est horrible ce que vous faites par rapport aux VRAIES victimes de VRAIS viols. » Je ne vois pas en quoi dénoncer d’autres formes de viols minimise ou aggrave les autres. C’est le même crime.
Quels ont été les retours vis à vis de ton court-métrage ?
J’ai eu beaucoup de témoignages de femmes qui m’ont remercié de les avoir aidé à mettre un mot sur ce qu’elles vivaient. C’est ce qui m’a le plus touché. J’ai aussi eu des hommes qui m’ont dit avoir prit conscience de la souffrance que ce genre de maladresse pouvait engendrer. Certains m’ont dit que ça leur a permis de demander à leur partenaire, si ça leur été déjà arrivé d’avoir un comportement insistant et d’ouvrir le dialogue. Bien sure, j’ai aussi eu des messages qui me disaient que j’incitais à la dénonciation calomnieuse. Selon eux, à cause de moi, les femmes vont porter plainte pour tout et n’importe quoi.
Tous les couples sont-ils concernés ?
Évidemment que ce film ne décrit pas le quotidien de tous les couples. Mais il concerne tout le monde dans le sens ou chaque individu – homme ou femme – serait susceptible de vivre cette situation un jour. La société patriarcale, on la porte aussi sur nos épaules. Dans le film la femme ne dit rien, elle pourrait, mais elle ne le fait pas. Il faut savoir dialoguer pour éviter de tomber dedans un jour. Même si ce n’est qu’une fois, c’est une fois de trop.
Tu organises une projection débat le ….. Mai à Paris au ….. . Qu’en espères-tu?
On me demande beaucoup de conseils mais malheureusement à ma petite échelle je ne peux pas faire grand chose à part orienter vers des associations ou donner des numéros. La projection débat c’est pour faciliter le contact avec les professionnels du milieu. Il y aura Lilia Mhissen, une avocate qui est aussi la présidente de l’association « Protection sur ordonnance », Emmanuelle Piet, présidente du collectif « féministe contre le viol », et Victoria Vanneau, historienne spécialisée dans la violence des genres, qui a écrit « La paix des ménages – Histoire des violences conjugales, XIXe-XXIe siècle ».
Quels sont tes nouveaux projets ?
Je viens de déposer mon dossier au CNC, pour réaliser mon premier film ! Il s’appellera Matin, midi et soir. Le film raconte une histoire d’amour tumultueuse entre un jeune couple qui s’aime mais qui parfois se fait du mal, parfois s’étouffe de jalousie et qui va même dépasser certaines limites par moment. Il y a mille formes d’amour. Beaucoup diront que ce n’est pas de l’amour et en même temps pourquoi n’en serait-ce pas ? Qui est-on pour dire ce qu’est l’amour ?.
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