Pour sa cinquième édition, le festival de films musicaux F.A.M.E affiche une programmation ultra excitante, où les femmes tiennent le haut de l’affiche.
Inédits ou rares, en compétition ou pas, les films projetés au festival F.A.M.E sont bien plus que de simples documentaires pour fans de musique. D’une enquête sur la chanteuse folk Karen Dalton à un portrait de la figure du voguing Lasseindra Ninja, de Matangi / Maya / M.I.A, qui revient sur le parcours hors-normes de M.I.A, à Shakedown, qui plonge au cœur de la culture lesbienne et noire du début des années 2000 à Los Angeles, en passant par L7: Pretend We’re Dead, qui retrace l’épopée du plus féministe des groupes de rock de meufs 90’s, cette cinquième édition brille par la présence de femmes qui ont marqué l’histoire de la pop culture. On a sélectionné trois films à ne pas louper lors de cet événement, qui vient de révéler sa programmation et se tiendra à La Gaîté lyrique, à Paris, du 13 au 17 février 2019.
MATANGI / MAYA / M.I.A, de Steve Loveridge
Quoi? Un documentaire qui retrace le parcours artistique et engagé de M.I.A, l’une des artistes les plus créatives et singulières de sa génération.
Pourquoi on a envie de le voir? De son arrivée du Sri Lanka en Angleterre en tant que réfugiée à l’âge de onze ans, aux scènes des plus grands festivals du monde, M.I.A raconte son parcours dans ce documentaire intimiste réalisé en 2018 et encore indisponible à la VOD en France. C’est l’occasion de comprendre l’éclosion d’une musicienne qui a su faire de sa différence un atout, avec un talent rare pour faire cohabiter exigence artistique et revendications politiques.
L7: Pretend We’re Dead, de Sarah Price
Quoi? Un documentaire sur L7, le plus sale, méchant et génial des groupes de grunge féminins.
Pourquoi on a envie de le voir? Plus heavy que les riot grrrls, plus engagé que Hole, L7 était un groupe à part dans le paysage musical des années 90. Formé à Los Angeles, L7 était connu pour son féminisme actif -le groupe avait lancé Rock For Choice, un concert caritatif en faveur du droit à l’avortement- et pour la radicalité de Donita Sparks, sa frontwoman sans limites. Son fait d’armes le plus notoire: après avoir été ciblée par divers objets en provenance du public au festival Reading de 1992, elle avait répliqué en jetant son tampon usagé dans la foule.
Shakedown, de Leilah Weinraub
Quoi? Un documentaire sur le Shakedown, un strip club lesbien et afro-américain du début des années 2000 à Los Angeles.
Pourquoi on a envie de le voir? Réalisé par Leilah Weinraub, l’artiste derrière la marque de streetwear Hood By Hair, Shakedown suit des figures emblématiques de ce club aussi sulfureux qu’underground, scène d’une sous-culture méconnue et peu documentée. Avec un regard d’insider respectueux et initié, Leilah Weinraub se fait le témoin d’une forme de résistance joyeuse et débridée aux discriminations raciales et sexuelles.
Faustine Kopiejwski