Du 6 mai 2014 au 18 octobre 2015, l’immense exposition Tatoueurs, tatoués, au musée du quai Branly à Paris, retrace l’histoire du tatouage de son apparition à sa mondialisation. 3 choses qu’on ne savait pas avant d’y faire un tour.
1- Le premier salon de tatouage dirigé par une femme a ouvert en 1936
Longtemps laissées pour compte dans le milieu très masculin du tatouage, les femmes s’y font véritablement une place à partir des années 20. Jessie Knight, grande pionnière, ouvre en Angleterre le premier salon de tatouage dirigé par une femme en 1936. À main levée, elle y tatoue majoritairement des femmes, même si les grandes tatouées sont rares à l’époque et deviennent souvent des phénomènes de cirque. Artoria Gibbons, la plus singulière d’entre elles, était un véritable musée à elle toute seule. Très religieuse, elle comptait dans ses tatouages des œuvres de Raphaël, de Michel-Ange et surtout, une grande reproduction de La Cène de Léonard de Vinci.
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Women Wearing Tattoos and Costumes © CORBIS pour Bettmann
2- Certaines techniques sont à la limite du S.M.
Lorsqu’il n’est pas réalisé à l’aide d’une machine électrique, le tatouage a parfois un caractère artisanal plutôt barbare. Les réalisations les plus spirituelles impliquent de supporter une longue souffrance et d’entrer dans un état de transe. Sur les phalanges et le dos de la main, Rihanna a d’ailleurs expérimenté une technique traditionnelle Maori dont le principe est de piquer la peau avec des pointes acérées à l’aide d’un maillet. Mais la pratique la plus gore reste celle du tatouage brodé, et s’observe principalement en Afrique. À l’aide d’une pierre ou d’un os taillé, la peau est incisée pour un résultat tout en relief -miam!-, à la frontière entre l’ornementation et la cicatrice.
Les tatouages signalent de manière définitive l’individu dangereux et attestent d’un parcours.
3- Autrefois, les tatoués étaient répertoriés dans un livre remis aux autorités.
Jusqu’au début du XXe siècle, en cas de crime, la police disposait d’un portrait physique et psychologique des tatoués, souvent vus comme des rebelles -et donc des suspects. On trouvait dans ce recueil des militaires, des marins et des prisonniers. Chez les truands d’Europe, le tatouage fait son apparition dès la première moitié du XIXe siècle et se popularise dans les gangs du Paris de la Belle Époque. Il s’agit alors d’une pratique marginalisante, qui contamine la rue, le milieu carcéral, ainsi que le cercle excentrique du spectacle. Les tatouages signalent de manière définitive l’individu dangereux et attestent d’un parcours. Peu à peu, ils deviennent ainsi un moyen d’identification criminelle permettant de reconnaître récidivistes ou anciens des bagnes militaires.
Flottenbesuch in Hamburg 1966 © Photo, schwarz-weiß, Courtesy Herbert Hoffmann and Galerie Gebr. Lehmann Dresden/Berlin
Louise des Ligneris
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