Nicolas Stemann et Philipp Hochmair règlent avec humour leurs comptes avec le romantisme allemand.
C’est avec Faust I+II, un spectacle-fleuve de plus de huit heures, que le metteur en scène allemand Nicolas Stemann créait l’événement au Festival d’Avignon en 2013 en présentant l’intégrale des deux versions du Faust de Goethe.
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Avec une troupe d’acteurs débordante d’inventivité, il déboulonnait le monument de la littérature pour transformer en délirante sarabande la quête de l’éternelle jeunesse chère au héros de Goethe. C’est à cette occasion que nous avions repéré l’acteur Philipp Hochmair qui brûlait les planches en maître ès manipulation dans le rôle de Méphisto.
Une lecture iconoclaste du grand romantique
On découvre aujourd’hui qu’il y avait un précédent à cette aventure salutaire. Dès 1997, le metteur en scène et l’acteur s’étaient mis en tête de tourner en dérision l’œuvre de Goethe comme le plus excitant des trophées.
Pour se faire les dents, ils avaient commencé par se lancer dans une lecture iconoclaste de son premier roman Les Souffrances du jeune Werther. C’est cette performance qu’ils ont la bonne idée de remettre sur le métier. Un “seul en scène” titré Werther ! qui permet cette fois-ci à Philipp Hochmair de faire mordre la poussière au chantre des amours romantiques en un peu moins d’une heure.
Un dynamitage en règle
Débutant avec le sérieux d’une conférence dont la finalité serait d’éclairer le sens profond du texte, le spectacle part très vite en vrille… L’acteur ne pouvant s’empêcher de s’identifier à Werther, le voici qui plonge devant nous au fond du gouffre de la dépression.
Prenant chaque mot au pied de la lettre, l’exercice de style tient alors du dynamitage en règle. Qu’importe si la démarche frise parfois la blague potache… Il fallait bien vider l’abcès pour venger les générations qui se sont apitoyées sur le sort du jeune homme. Rire sans culpabilité de Werther a soudain le goût d’une revanche amplement méritée. Patrick Sourd
Werther ! mise en scène Nicolas Stemann, avec Philipp Hochmair, du 8 au 12 mars à La Commune, Centre dramatique national, Aubervilliers, en français et en allemand surtitré
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