Tout l’été, Nantes se transforme en vaste terrain d’expérimentations et d’explorations artistiques. Suivez la ligne verte !
L’été dernier, le vandalisme à répétition de la sculpture d’Anish Kapoor à Versailles prenait des allures de mauvais feuilleton. En s’arrogeant la prérogative de dégrader un bien public, une poignée d’âmes prudes laissait entrevoir combien il reste nécessaire de défendre les initiatives de ceux qui, en faisant descendre l’art dans la rue, se battent pour maintenir le “commun”.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Directeur artistique de la première édition de la Nuit blanche à Paris en 2002, puis du Voyage à Nantes depuis 2012, Jean Blaise est de ceux-là : “On dit souvent qu’il faut diversifier les publics qui vont aux expos ou aux spectacles. A mon sens, ça ne fonctionne pas. Ce sont les créateurs qu’il faut faire aller à la rencontre du public.”
A Nantes, qui inaugurait le 1er juillet la nouvelle édition du Voyage, le fil rouge (ou vert, couleur de la ligne qui serpente au sol entre les étapes du parcours) n’est pas thématique, mais urbanistique : les artistes sont invités en fonction d’un lieu.
Un chantier artistique
De fait, les propositions publiques lorgnent souvent du côté du graphisme (les affiches de Jean Jullien), du design (les tables de ping-pong de Laurent Perbos) ou de l’architecture (la palissade de l’Atelier Vecteur ; le passage piéton d’Aurélien Bory), tandis que les voyageurs friands d’installations plus immersives se délecteront de la magistrale présentation La Mer allée avec le soleil d’Ange Leccia au Hangar à bananes.
En guise de point d’orgue, Julien Berthier livre place du Bouffay sa réinterprétation d’un mobile d’Alexander Calder. A savoir une sculpture monumentale et néanmoins furtive, découpée dans les containers du chantier du futur tramway. “J’ai souhaité faire une œuvre qui respecterait le fonctionnement de la place, l’un des principaux espaces de vie publique”, explique l’artiste à propos de la structure qui flotte au-dessus des têtes des passants. Et ajoute, résumant bien l’esprit du Voyage : “Le chantier, souvent perçu comme une nuisance, devient ici producteur de l’œuvre.”
Le Voyage à Nantes jusqu’au 28 août dans divers lieux à Nantes, levoyageanantes.fr
{"type":"Banniere-Basse"}