Dans ce seule-en-scène aux allures de “Cluedo”, l’artiste ne tombe les masques que pour en révéler d’autres, dans une grande boucle du mensonge.
Le titre du spectacle, c’est Vimala Pons qui l’explique dans sa présentation : “Le périmètre de Denver est un espace qu’on crée quand on ment. C’est une zone mentale et plus précisément une boucle de temps qui se répète en s’adaptant à de nouvelles situations. C’est la boucle du mensonge.”
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Le visage recouvert de masques, véritables prothèses qui semblent plus vraies que nature, Vimala incarne tour à tour une plantureuse Angela Merkel, une vieille femme, un homme corpulent ou un maigrichon agité, chacun·e détaillant son emploi du temps le jour du meurtre sans que rien ne coïncide jamais. Elle modifie aussi sa voix et sa silhouette à l’aide de costumes rembourrés, et nous voilà parti·es pour une succession de témoignages qui occupent l’espace scénique transformé en puzzle pour pièces à conviction qui résistent à tout motif d’ensemble.
Trente kilos de charge (mentale) sur la tête
De Grande, son précédent opus créé avec Tsirihaka Harrivel, Vimala Pons a gardé son goût pour le strip-tease et les objets impressionnants empilés sur la tête. Son effeuillage de multiples couches de costumes, tous identiques, fonctionne finalement comme la mise à nu des couches de protection – identitaires, sociales, intimes – sous lesquelles on se dissimule. Le nombre de kilos (30, cette fois-ci…) qu’elle porte en équilibre sur la tête, sous la forme de rochers, d’une voiture ou d’un escalier, en est le pendant spectaculaire, l’image burlesque et stupéfiante de cette fameuse charge mentale qui pèse à chaque instant et menace de nous faire trébucher.
Le Périmètre de Denver de et avec Vimala Pons, les 1er et 2 juin à la Maison de la Danse, Lyon
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