Valérie Lesort et Christian Hecq proposent une relecture de la nouvelle de George Langelaan qui emprunte plus à Strip-Tease qu’à Cronenberg.
Personnage déclassé et vieux garçon un peu simplet, Robert (Christian Hecq, de la Comédie-Française) habite un box abandonné transformé en laboratoire de recherches, tandis que sa mère (Christine Murillo) le couve des yeux depuis sa caravane. Inventaire à la Prévert ; un nain de jardin, un lapin placide, le chien de la maison, une socquette blanche et une camarade de maternelle sont en bonne place sur la liste des cobayes de ce savant du dimanche, obsédé par ses travaux sur la téléportation.
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De mémoire de cinéphile, La Mouche (1986) est un film culte où David Cronenberg portait à l’écran la nouvelle éponyme de George Langelaan. Associé à la plasticienne Valérie Lesort, Christian Hecq ne se contente pas d’une histoire où l’ADN d’une mouche contamine celui d’un humain. S’amusant d’une première hybridation, ces deux-là musclent leur récit de l’enfer des rapports entre un fils et sa mère en s’inspirant de La Soucoupe et le Perroquet (1993), un épisode d’anthologie de l’émission Strip-Tease.
Kitschissime dans sa forme et d’une grande cruauté sur le fond, cette Mouche revisitée ose les outrances d’un thriller gore pour faire rire autant qu’inquiéter. Entre poésie décalée et tendresse trash, le cocktail improbable témoigne d’un humour sans arrière-pensée, dont la sincérité fait mouche à chaque instant.
La Mouche d’après George Langelaan, adaptation et mise en scène Valérie Lesort et Christian Hecq, avec Valérie Lesort, Christian Hecq, Christine Murillo, Stephan Wojtowicz. Jusqu’au 1er février, Théâtre des Bouffes du Nord, Paris. En tournée jusqu’au 21 mai
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