Chaque semaine, le meilleur des expos art contemporain, à Paris et en province.
« Daido Tokyo »
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On déambule dans Daido Tokyo, l’installation qui donne son nom à l’exposition, comme dans un centre-ville saturé de panneaux publicitaires. Daido Moriyama, artiste majeur de la photographie japonaise, présente pour la seconde fois ses instantanés à la Fondation Cartier. Muni de son appareil compact, il saisit ses sujets en mouvement, sans même les cadrer. L’une de ses cibles est le quartier de Shinjuku à Tokyo. Curieusement, la description qu’il livre de ce lieu fait écho à sa manière impulsive de prendre sur le vif : « métamorphosé en bête inquiétante dont l’épiderme parcouru de soubresauts va de mue en mue, engloutit tout ce qui se présente ». Tel un chasseur insatiable, le photographe capte passants, panneaux publicitaires, vitrines (où l’on distingue parfois sa silhouette), tuyaux et réseaux électriques. On découvre les mêmes motifs dans Dog and Mesh Tights, un diaporama de photographies noir et blanc, datées comme les pages d’un journal, qui rassemble, sans qu’on puisse les distinguer, des vues de Tokyo, Hong Kong, Taipei, Arles, Houston et Los Angeles.
Jusqu’au 5 juin à la Fondation Cartier à Paris.
« Corpus »
Ecoute-moi, regarde-moi, sens-moi ! Telles sont les injonctions des œuvres et du corps d’Helena Almeida. Le Printemps Culturel Portugais nous fait découvrir, au Jeu de Paume, cette figure notoire de l’art conceptuel et de la performance. À l’instar de Valie EXPORT ou de Lygia Clark, l’artiste met en scène son corps dans des actions rituelles. Elle transgresse les limites de la surface plane de la photographie pour mieux exprimer son état mental. Dans Desenho habitado (Dessin habité), son dessin, à l’encre et au fil de crin, parcourt la surface de la photographie avant de se projeter à l’extérieur. Habité par le dessin ? On l’est à coup sûr à l’écoute de Vê-me (Vois-moi), un enregistrement des sons que l’artiste émet en dessinant. Il faut louer le Jeu de Paume de nous faire connaître une œuvre qui associe, à la photographie et à la vidéo auxquelles l’institution est dédiée, deux autres médiums, le dessin et la peinture.
Jusqu’au 22 mai au Jeu de Paume à Paris.
« Performance Day »
Après un premier acte mis en scène par Le Quartier de Quimper, La Ferme du Buisson clôt l’acte II de l’exposition Alfred Jarry Archipelago : La Valse des Pantins en inaugurant son festival Performance Day. La figure du poète et dramaturge Alfred Jarry donnera un ton ubuesque à ce nouveau rendez-vous annuel dédié aux arts de la performance. Une dizaine d’artistes proposent ainsi de mettre à mal le langage et les catégories préétablies de l’art. De 14h à minuit, une maitresse de cérémonie truculente, Dominique Gilliot, guidera les amateurs à travers performances, installations sonores, lectures, intermèdes musicaux et projections. Cette déambulation de dix heures se terminera par une discussion de comptoir. À défaut de réinventer le monde, les artistes et commissaires y redessineront les frontières du théâtre, à partir de leur lecture de Jarry sur « l’inutilité du théâtre au théâtre ».
Le 13 février de 14h à minuit à La Ferme du Buisson à Noisiel.
« Sublime, les tremblements du monde »
Sublime, les tremblements du monde illustre, à travers les œuvres d’une centaine d’artistes, notre relation ambiguë à la nature. Le Centre Pompidou Metz convoque l’iconographie du sublime. On y entrevoit la tradition romantique et la dimension fantasmagorique de la catastrophe (William Turner, Lars von Trier, Richard Misrach), le « réenchantement » des années 1960 et 1970. On y redécouvre les interventions du Earth Art et du Land Art qui témoignent des débuts d’une conscience écologique. Le concept esthétique du sublime résonne ici avec l’anthropocène, ce mot qui désigne l’effrayant point de non-retour de l’impact humain sur l’écosystème de la Terre. Le sublime, c’est la « délicieuse horreur » que l’on ressent face aux forces incommensurables de la nature dont l’homme est devenu acteur.
Jusqu’au 5 septembre au Centre Pompidou Metz.
« The infinit debt«
La galerie gb agency a-t-elle abrité les bureaux d’une société écran du nom de Trust ? Après information, il apparaît que ses locaux ont été temporairement privatisés pour la Fashion Week. Preuve en est, des portants, des cintres et un miroir sont encore là. Pourtant, des étiquettes Trust et une annonce de la liquidation de la même société, publiée par le journal Les Echos (non daté) sont également là. Un ticket de caisse provenant d’un magasin d’articles de triche épinglé au mur et un plateau de jeu d’escrocs sont les indices, parmi d’autres, d’une activité illicite. Il faut le comprendre, ici la fiction se mêle au réel. L’artiste Eva Barto et la critique Flora Katz brouillent les pistes. Entre sculptures et éléments de décor, les objets exposés mettent en scène une économie masquée dont les gains, spéculatifs, auraient été remis en jeu ailleurs.
Jusqu’au 19 mars à la galerie gb agency à Paris.
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