Chaque semaine, le meilleur des expos et rencontres art contemporain, à Paris et en province
Chaque semaine, le meilleur des expos et rencontres art contemporain, à Paris et en province
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Anima – projection sauvage
L’artiste Lina Hentgen – que l’on connaît du duo Hippolyte Hentgen formé avec Gaëlle Hippolyte – organise une projection sauvage. Cela se passe au musée de la Chasse et de la Nature, en écho à l’exposition Safarix. Sous le signe de l’anima, le genre du cartoon américain du début du XXe siècle – Betty Boop et d’autres un peu oubliés – rencontre les films d’animation expérimentaux de Len Lye ou d’Albert Pierru. Le potentiel burlesque, parfois grinçant, des animaux et objets anthropomorphisés ainsi que le processus cinétique des cartoons intéressèrent autant les supports publicitaires et pédagogiques que les artistes d’avant-garde. Immanquablement, ces créations font partie de notre imaginaire collectif. On y est sensible et on en redemande. Parmi quelques surprises oubliées du genre, on pourra découvrir des œuvres plus contemporaines, trois films d’Hippolyte Hentgen et le film de l’artiste Astrid de la Chapelle et du dessinateur Ludovic Debeurme.
Le 29 juin à 19H30 au Musée de la chasse et de la nature à Paris
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige – Se souvenir de la lumière
Qu’est-ce que devenir artiste par nécessité ? Joana Hadjithomas et Khalil Joreige pourraient répondre à cette question, de même que les détenus du camp Khiam au Liban dont ils présentent la production d’objets fonctionnels et artistiques. Autodidactes ayant choisi la voie de l’art au lendemain de la guerre civile, les deux Libanais opèrent à contre-courant de l’histoire dominante. L’exposition du Jeu de Paume croise leurs histoires alternatives à teneur poétique et journalistique. Loin d’être centré sur le seul Liban (le camp de Khiam ou la conquête spatiale avortée du Lebanese Rocket Society) l’ensemble est un récit cosmopolite.
Trois langues se font entendre au détour de l’exposition, l’arabe, l’anglais et le français. D’autres voix forment une rumeur, c’est la lecture simultanée d’une multitude de scams. Prises dans leur ensemble, elles racontent l’histoire et la géographie des croyances et de la corruption. Répondant à une stratégie de latence, les images de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige ne se dévoilent que partiellement, dissimulées dans les plis du papier ou dans des pellicules non développées.
Jusqu’au 25 septembre au Jeu de Paume à Paris
Le Meilleur des mondes
La Kunsthalle de Mulhouse nous veut du bien. Elle invite trois jeunes artistes (déjà confirmés) à s’unir pour Le Meilleur des mondes. Julie Beaufils, Elvire Bonduelle et Chai Siris sont en première ligne d’une résistance (passive). En opposition à l’état de veille permanent de nos écrans et de nos cerveaux, leurs œuvres s’interrogent sur la place à donner à l’abandon, à la paresse et au relâchement. Chai Siris – cinéaste expérimental thaïlandais et collaborateur d’Apichatpong Weerasethakul – convoque entre autres le best-seller de Dan Ariely, The Upside of Irrationality sur les bénéfices de la part irrationnelle dans nos prises de décisions. Mais dans cette exposition, pas de décision à prendre. Face à la vidéo de Chai Siris, Day for Night, on se prend à contempler un homme qui contemple le paysage défiler depuis sa barque. Devant les peintures de Julie Beaufils, c’est la contemplation amoureuse que l’on prend sur le fait. Et l’on se pose sur les bancs d’Elvire Bonduelle avec pour vision la série Rotating painting.
Jusqu’au 21 août à Kunsthalle de Mulhouse
Jean Charles de Quillacq – Je t’embrasse tous
Jean Charles de Quillacq expose ses œuvres à la galerie Marcelle Alix. Il a déjà été aperçu les bras plâtrés autour d’un tube d’aspirateur au Palais de Tokyo. On vous rassure, il s’agissait d’une performance pour Do Disturb. Cette fois, d’autres matériaux et objets sont mis à contribution mais le tube, ou presque, n’est pas loin. Trois jambes tronquées scintillent de l’encre BIC soufflée dont elles sont faites. C’est Blue-Jean. Le trio n’est pas une formule facile, les trois jambes partent dans différentes directions mais chacune repose sur les deux autres. Plus loin, Cigarette after Sex et Mégot sont deux baguettes de pain étrangement longues et solidifiées à l’enduit. Cigarette after Sex n’est pas encore consumée, mais là n’est pas la question. La forme de la cigarette-baguette est-elle une réminiscence du tube d’aspirateur ou bien une évocation du tube digestif par lequel passe la baguette ? Dans tous les cas, fumer et manger sont deux activités qui passent par l’ouverture de la bouche, à rapprocher de ce qu’évoque le titre de l’exposition, Jean Charles de Quillacq t’embrasse tous.
Jusqu’au 23 juillet à la galerie Marcelle Alix à Paris
Par le courant d’un fleuve submergé
Il est rare que l’art contemporain s’invite dans les grottes. L’exercice est périlleux. La grotte est ce qu’on pourrait définir comme l’antithèse du whitecube des galeries et musées. Les artistes d’In Fieri s’y collent pourtant volontiers. Ils ont l’habitude des expositions site-specific et la grotte est propice à la fiction – Robert Smithson imaginait y construire un cinéma underground, rappelle Amélie Lavin, directrice du musée des Beaux-Arts de Dôle. Sur la roche, la projection d’un dessin numérique de Jean de Sagazan. Réalisée à l’iPad, l’œuvre est digitale, comme l’art rupestre. Dans le dédale des galeries, d’autres œuvres (de Diane Audema, Raphaële de Broissia, Pauline Brun & Clara Stengel…) invoquent des images telles que le ventre d’une baleine ou le lit d’un cours d’eau – celui du titre de l’exposition, Par le courant d’un fleuve submergé. Le 21 août, une projection de vidéos d’artistes à ne pas rater (est-ce un hommage à R. Smithson ? Pas tout à fait, cela se passe dans une Abbaye.) La sélection provient de la riche collection d’Isabelle et Jean-Conrad Lemaître.
Jusqu’au 21 août à la Grotte du Dard de Baume-les-Messieurs, projection de vidéos d’artistes de la collection Isabelle et Jean-Conrad Lemaître le 21 août, de 15h à 18h au Cellier de l’Abbaye de Baume-les-Messieurs
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