Chaque semaine, le meilleur des expos et des rencontres art contemporain, à Paris et en province.
Radenko Milak – Katrien De Blauwer
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A la Galerie des Filles du Calvaire, deux expositions simultanées font flirter archive visuelle et histoire du cinéma. D’un côté Promise of an image de l’artiste bosnien Radenko Milak, de l’autre Single Cuts de l’artiste flamande Katrien De Blauwer. Le flirt est clair et sensuel, il s’opère tant dans le choix du corpus des images que dans le procédé du montage.
Présentée comme maître du cut (de la coupe et de la découpe), Katrien De Blauwer compose à partir de photographies noir et blanc de magazines des années 1920 à 1960 et de tranches de papiers monochromes aux couleurs passées. Jump Cuts, Darks Scenes, Scenes et Single Cuts rappellent Jean-Luc Godard et son « beau souci » du montage. Godard que l’on retrouve aussi dans les lavis noir et blanc de Radenko Milak qui emprunte ses scènes de la série Endless Movie au 7e art. On y reconnaît Thomas, le photographe de Blow Up, découvrir, par l’agrandissement d’un de ses tirages, l’intrigue d’un meurtre invisible à l’œil nu. A l’instar de Thomas, Radenko Milak et Katrien De Blauwer remettent en jeu la lecture des images prises dans les archives d’un répertoire qui nous appartient tous.
Du 10 mai au 18 juin à la Galerie les Filles du Calvaire à Paris
Galerie Est-Ouest, Aurore Valade, Il signore dei sentimenti, 2010
Printemps de l’art contemporain de Marseille
Marseille fête le printemps avec l’art contemporain. Une cinquantaine de lieux se mettent en orbite et se synchronisent pour l’ouverture de cette 8e édition. Le parcours est ambitieux, il faut choisir entre deux biennales, des workshops, des portes ouvertes d’ateliers, et des expositions et visites guidées de galeries et musées du réseau Marseille expos. Aucun fil rouge ne relie ce dédale d’art contemporain, on peut ainsi y découvrir dans le désordre : des œuvres installées dans le Parc de la Maison Blanche; une nuit de vidéo d’artistes dans le Panier; la Biennale des jeunes créateurs d’Europe et de Méditerranée au château de Servières ; l’exposition des résidents d’Astéride et Les Possédés – une exposition de collections privés avec des œuvres de Saâdane Afif, Ivan Argote, Neil Beloufa, Pierre Bismuth, Pierre Huyghe – à la Friche la Belle de Mai; Anne-Valérie Gasc à la galerie Gourvennec Ogor ; Cari Gonzalez-Casanova à l’American Gallery; sans oublier plusieurs focus sur des artistes coréens (au cas où vous ne le saviez pas encore, c’est l’année France-Corée) comme Koo Jeong-A au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Du 5 au 28 mai, le Printemps de l’art contemporain à Marseille
Orden y Progreso. 2012 Copyright © – Héctor Zamora
Héctor Zamora “Ordre et Progrès »
Cinq bateaux de pêche, compagnons d’infortunes, ont échoué au Palais de Tokyo. Les épaves sont désossées, la coque, le plancher et la quille désassemblés suivant un protocole qui s’étend sur dix jours d’exposition. L’artiste mexicain, Héctor Zamora illustre l’un des résultats irréversibles de l’industrialisation. Ordre et Progrès, titre de l’installation funeste, n’est autre que la devise du drapeau brésilien (aux antipodes de l’actualité politique du pays) empruntée au Cours de philosophie positive d’Auguste Comte. Ces principes dissolus et corrompus viennent s’échouer sous la forme symbolique d’embarcations. Les bateaux de Zamora évoquent autant les épopées grecques que la crise migratoire, l’histoire de la Méditerranée que les promesses déchues de nos politiques.
Du 4 au 14 mai au Palais de Tokyo à Paris
Huang Yong Ping, Empires MONUMENTA 2016 © Adagp, Paris 2016 courtesy de l’artiste et kamel mennour, Paris Photo Didier Plowy pour la Rmn-GP
Huang Yong Ping “Empires »
La Monumenta c’est 13 500 m² conquis par un seul artiste. Autant dire qu’à chaque édition, l’élu doit rivaliser d’inventivité. Après Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian Boltanski, Anish Kapoor, Daniel Buren et les Kabakov, vient le tour de Huang Yong Ping. L’artiste chinois fonde le mouvement Xiamen Dada – le Dada chinois – dans les années 1980, et se fait découvrir en France lors de l’exposition culte Les Magiciens de la terre (1989). Son univers est animalier, son bestiaire est celui de l’arche de Noé. Pour la nef du Grand Palais Huang Yong Ping dessine les Empires qui font le monde économique d’aujourd’hui : huit îlots de couleurs différentes dominés par une structure dont le squelette répond à celui de la verrière. Le spectaculaire est de mise.
Du 8 mai au 18 juin au Grand Palais à Paris
Emilie Ding, Sans titre, 2016 (détail), courtesy l’artiste et la galerie Samy Abraham
Emilie Ding – “B.O.D.I.E.S”
La jeune Franco-Suisse Emilie Ding a pour habitude de perturber nos sensations. Ses formes de béton et d’acier sont indéfinies. Peintures ou sculptures abstraites ? On songe à des fragments isolés de constructions. Emilie Ding remet en jeu les formes de l’ouvrage architectural et convoque ses standards. Reconnue pour son esprit décalé par le prix Grolsch en 2013, l’artiste en est à sa troisième exposition solo à la Galerie Samy Abraham. Pour cette exposition, elle simplifie ses habituels effets d’optique. La série des B.O.D.I.E.S est haptique et brutale.
Du 6 mai au 4 juin au à la Galerie Samy Abraham à Paris
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