A Gennevilliers, Hoël Duret le démontre : le récit est de retour.
La fiction. Les personnages. L’émotion. La critique institutionnelle aurait-elle enfin fait son temps ? Comme ces fleurs qui poussent à travers le bitume, une génération de jeunes artistes osent à nouveau le récit. A Berlin, c’était Ed Atkins exposé cet hiver au Martin-Gropius-Bau. Sur la plate-forme en ligne Dis.Art, Will Benedict et sa nouvelle série The Restaurant coréalisée avec Steffen Jørgensen.
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A Paris, les signes annonciateurs apparaissaient d’abord au détour de la dernière exposition collective à la galerie Crèvecœur réunissant notamment Nathaniel Mellors et John Russell. Puis à la galerie Edouard-Manet à Gennevilliers, l’hypnotique Too Dumb to Fail d’Hoël Duret achevait de confirmer l’intuition. Tous vidéastes, ces artistes se situent – le plus souvent de manière revendiquée – dans la filiation du “réalisme hystérique” anglais des années 1990. Chez le jeune Hoël Duret, né en 1988, le point de départ est ainsi une nouvelle du recueil Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas de David Foster Wallace, maître du récit multicouche farfelu et hyperréférencé.
Club Med lynchien
A travers de courts tableaux vidéo et des sculptures de mobilier, l’artiste pose son intrigue. Dans le ventre d’un paquebot de type Club Med lynchien, un orchestre fait résonner la pénombre transpercée des lueurs roses et bleues d’un refrain lancinant. Le capitaine, la fille sur le pont, le réceptionniste, le barman et la femme de chambre prennent la pose. Ce faisant, Hoël Duret distille le story-board d’un nouveau film actuellement en cours de tournage sur le chantier naval de Saint-Nazaire. Une sombre histoire de sabotage relatée par son témoin principal : un tuyau parlant.
Too Dumb to Fail Jusqu’au 17 mars, Galerie Edouard-Manet, Gennevilliers
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