Trash et classe, cette fan d’Amy Schumer et de Sarah Silverman est un des nouveaux noms à suivre dans le stand up français.
“Mes parents n’ont pas vu ce spectacle et je ne veux pas qu’ils le voient.” Tania Dutel est très claire là-dessus et on peut la comprendre. Sur scène, elle parle de ses règles, de son cul et de ses coucheries sans aucun filtre, dans la pure tradition du stand-up introspectif. Elle le fait toutefois avec élégance et, surtout, en élargissant le propos à ce que signifient ces choses dans son parcours : sexisme, grossophobie et désordres amoureux, notamment. Elle parle de tout ça avec un sourire franc et une douceur étrange, en accentuant la fin de ses phrases par le haut. Elle passe du coq à l’âne en permanence. L’absurdité de toute chose n’est jamais loin dans les situations qu’elle décrit.
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https://www.youtube.com/watch?v=MkOFH4cXWN0
Evidemment fan d’Amy Schumer et de Sarah Silverman, Tania Dutel travaille sur elle-même pour pousser le public au plus près de ses propres retranchements. “La première fois que j’ai parlé de boulimie sur scène, j’ai cru que j’allais m’effondrer en larmes, raconte-t-elle. Ça a été très dur mais je trouve ça important de le faire, car beaucoup de meufs connaissent ça.” Derrière l’absurdité, il y a donc l’idée que l’humour n’est pas que de l’humour, et qu’il peut avoir un rôle psychologique autant que social. Elle poursuit : “J’ai toujours été la fille un peu drôle de la classe. Je pense que c’était un mécanisme pour me faire apprécier vu que le reste du temps, j’en prenais plein la gueule. C’est un schéma qu’on retrouve souvent chez les gens qui font de l’humour.”
Tania Dutel vient de Villefranche-sur-Saône. Arrivée à Paris à 19 ans, elle suit un BTS audiovisuel tout en se produisant rapidement sur les scènes ouvertes de la capitale. Elle enchaîne avec un job alimentaire qu’elle finira par quitter pour se consacrer pleinement à la scène, son souhait depuis toujours. En 2016, elle écrit le spectacle avec lequel elle tourne toujours actuellement – même si elle le réécrit sans arrêt et que tout a changé depuis. Mais le mot d’ordre reste le même : “Les femmes sont moins drôles que les hommes. Ça a été prouvé scientifiquement… par des hommes.”
Stand-up les 18 et 25 avril 2018 à Paris (Nouvelle Seine), reprise en septembre. Et sur les réseaux sociaux en attendant.
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