L’Opéra national de Paris fait sa mue sous la direction de Stéphane Lissner qui présente aujourd’hui une saison 2015-2016 époustouflante et des actes forts en direction du public.
Entouré de Philippe Jordan, directeur musical, et de Benjamin Millepied, directeur de la danse, Stéphane Lissner a convié la presse le 4 février pour dévoiler le contenu très attendu de sa première saison, qui débutera en septembre 2015, et son projet artistique pour les six années à venir.
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Difficile de résister aux superlatifs devant l’ampleur et l’excellence des productions lyriques et chorégraphiques de la saison prochaine. Disons simplement qu’on se réjouit à l’avance du cycle dédié à Arnold Schönberg qui traverse cette première saison et débute avec Moses und Aron, mis en scène par Romeo Castellucci et qui se poursuivra notamment avec l’entrée au répertoire du Ballet de Verklärte Nacht, op. 4, d’Anne Teresa De Keersmaeker et de Brahms-Schönberg Quartet de George Balanchine.
Oser, frémir, désirer, créer : ces quatre verbes, inscrits au fronton d’immenses photographies sylvestres lors de la conférence de presse, résument l’esprit d’un projet qui ne se limite pas à l’invitation d’artistes exceptionnels, dont Krzysztof Warlikowski, Katie Mitchell, Alvis Hermanis ou Claus Guth pour les neuf créations d’opéra de la saison prochaine, ou Boris Charmatz, Anne Teresa De Keersmaeker, Jérôme Bel, Maguy Marin ou William Forsythe pour celles du ballet.
Attirer le jeune public
Ce programme s’accompagne aussi d’offres et de propositions bienvenues en direction du public et des jeunes artistes. A commencer par les avant-premières de chaque création, lyrique ou chorégraphique, ouvertes au public de moins de 28 ans au tarif de 10 euros. Ainsi que la mise en place d’un horaire différent pour 30 soirées – 20h30 au lieu de 19h30 – qui seront précédées d’une conférence de présentation des œuvres. Egalement bienvenues, les propositions hors scènes qui débutent avec 20 danseurs pour le XXe siècle de Boris Charmatz à l’Opéra Garnier. Un projet en phase avec ce chorégraphe, directeur du centre chorégraphique de Rennes, rebaptisé le Musée de la danse, qui célèbrera la danse du XXe siècle avec vingt danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris en invitant les spectateurs à une déambulation dans les espaces publics du Palais Garnier. 1 000 spectateurs par soir pourront y assister au prix unique de 15 euros.
C’est au Centre Pompidou qu’Anne Teresa De Keersmaeker va créer Work/Travail/Arbeit. Une chorégraphie présentée comme une exposition sur une durée de neuf jours, pour laquelle la chorégraphe s’est appuyée sur sa pièce Vortex Temporum, créée en 2013 sur une musique de Gérard Grisey. « La durée initiale de Vortex Temporum s’étire sur des cycles de dix heures, chaque heure proposant une nouvelle partie de la chorégraphie et une nouvelle association de danseurs la compagnie Rosas et de musiciens de l’Ensemble Ictus dans la galerie Sud du Centre Pompidou ».
Une Académie de l’Opéra
Autre innovation passionnante, la création d’une Académie de l’Opéra national de Paris qui allie l’éducation artistique en direction du jeune public et la formation professionnelle de jeunes artistes en résidence : metteurs en scène, chorégraphes, chanteurs et chefs de chant (dans la continuité de l’Atelier lyrique qui existe déjà) et musiciens. Autour de Philippe Jordan et Benjamin Millepied, deux artistes y participent : William Forsythe, chorégraphe associé au Ballet de l’Opéra, et le violoniste Renaud Capuçon, artiste associé à l’Académie.
Enfin, pariant sur le long terme en matière de nouveaux publics, l’Opéra se voit dotée d’une Troisième Scène, une plateforme numérique destinée à la création qui accueillera des productions en exclusivité commandées à des cinéastes, des chorégraphes, des photographes, des plasticiens et des écrivains. Ce fut long, depuis le départ de l’immense directeur de l’Opéra de Paris que fut Gérard Mortier en 2009, mais avec l’arrivée de Stéphane Lissner, l’opéra est à nouveau synonyme de spectacle total….
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