Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 2 au 9 décembre
Polémique ou pas, Exhibit B, du Sud-Africain Brett Bailey sera visible au 104 (du 7 au 14 décembre) après des représentations houleuses, et sous haute protection policière, au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis. Rappelons de quoi il s’agit : “C’est une installation-performance en douze tableaux vivants qui dénonce des actes commis, d’une part, en Afrique, pendant la période coloniale, et, d’autre part, aujourd’hui, en Europe, envers certains immigrés africains. Un pan occulté de notre histoire, dont les constructions idéologiques racistes perdurent jusqu’à nos jours.”
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En ces temps de repli identitaire, il est pénible de constater qu’il suffit d’être a priori contre pour s’arroger le droit de décider ce qui est autorisé ou pas – ceux qui manifestent et ont lancé la pétition pour annuler les représentations n’ayant pas vu Exhibit B. Des Versets sataniques de Salman Rushdie prétendument insultants pour les musulmans aux réactionnaires de Civitas avec leur obsession de la christianophobie qui s’en sont pris aux spectacles de Rodrigo Garcia et Romeo Castellucci en 2011, en passant par les militants de l’antiracisme conspuant aujourd’hui la négrophobie, c’est toujours la même rengaine, nauséeuse et insupportable. On n’a pas vu, mais on sait. Alors, on interdit, on agresse, on insulte et on se pose en victime. C’est un peu court, violent et lamentable. On y reviendra.
Prenez un artiste, Théo Mercier, un groupe electropunk, Sexy Sushi, et quelques performers hauts en couleur – Pauline Jambet, Marlène Saldana, François Chaignaud et Jonathan Drillet – et ça donne un projet au titre éloquent : Du futur faisons table rase (les 5 et 6 décembre au Théâtre Nanterre Amandiers). Une sorte de « frise historique farcesque, qui n’hésite pas à jouer d’anachronismes, de calembours historiques, de sauts de puces dans le passé et de grands bonds dans le futur, pour être brutalement interrompu par la salve électronique d’un concert.” De quoi donner quelques couleurs à un présent qui fait souvent grise mine…
Dernière proposition du parcours William Forsythe au Festival d’Automne à Paris avec une création, Study = 3 (du 5 au 11 décembre au Théâtre de Chaillot). Où l’on retrouve les danseurs de The Forsythe Company et le compositeur Tom Willems dans une création qui puise dans le répertoire du chorégraphe des éléments vocaux et gestuels et les redistribue. “C’est une pièce en constante évolution par la force des choses”, constate William Forsythe. Et pour ceux qui auraient raté Limb’s Theorem, dansé par le Ballet de l’Opéra de Lyon en ouverture du Festival d’Automne à Paris, rattrapage cette semaine à la Maison des arts de Créteil (du 4 au 6 décembre).
Krzysztof Warlikowski est de retour à la Monnaie de Bruxelles pour une mise en scène de Don Giovanni de Mozart (du 2 au 30 décembre), dirigée par Ludovic Morlot. On se souvient de sa mémorable mise en scène de Lulu en 2012 à la Monnaie, interprétée par Barbara Hannigan. On retrouve la mezzo-soprano dans le rôle de Donna Anna, aux côtés de Jean-Sébastien Bou dans celui de Don Giovanni. A Bruxelles, c’est déjà Noël… Veinards !
Le Festival de cirque Les Multipistes est, cette année, “sous le signe de Yoann Bourgeois”, acrobate, trampoliniste, jongleur et danseur (du 5 au 16 décembre, à Douai et Arras). En ouverture, six courtes pièces de l’artiste réunies sous le titre Tentatives d’approches d’un point de suspension…, suivies de Celui qui tombe, et d’une création in situ, Les Paroles impossibles. A voir aussi, Vielleicht, le théâtre acrobatique de Mélissa von Vépy, Tesseract de l’Espagnol Nacho Flores, Hom(m) de la Jongloïd Company, Untitled, I will be there when you die d’Alessandro Sciarroni et Timber! du cirque Alfonse, venu du Canada.
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