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L’édition inaugurale de Paris+ par Art Basel, c’était seulement l’an passé. La foire ajoutait alors une ville de plus à la cartographie des antennes de la plus prestigieuse des foires, Art Basel, qui après Bâle, Miami Beach et Hong Kong posait donc ses valises à Paris. Sise au Grand Palais Éphémère, elle remplace la Foire Internationale d’Art Contemporain (FIAC) à laquelle elle succède. Niveau calendrier, rien ne bouge : la semaine de l’art a toujours lieu la troisième semaine d’octobre, avec pour la foire spécifiquement, des journées VIP les mercredi et les jeudi, puis publiques du vendredi au dimanche.
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Dans les allées de la structure éphémère signée de l’architecte Jean-Michel Wilmotte, en attendant la réouverture du Grand Palais prévue pour 2024, l’art moderne et contemporain s’expose au fil de quelque 154 galeries internationales. L’offre pléthorique comportera, selon l’usage, une section dévolue aux galeries émergentes : seize d’entre elles présenteront des projets solo de leurs artistes, selon une ligne plus expérimentale et forcément vibrante.
Paris+ par Art Basel, du 18 au 22 octobre au Grand Palais Éphémère, à Paris
Public, gratuit, en plein air
On répète souvent que la semaine des foires est, pour le monde de l’art, l’équivalent de la fashion week pour la mode. Qui dit effervescence internationale, transformant pour une semaine la capitale en centre du monde, dit aussi tout ce qui va avec : la “fair fatigue”, cette lassitude de la foule, de l’attente, des queues interminables, des RSVP et autres monodiètes à base de petits fours Picard.
Alors, pour voir de l’art sans voir rouge, la solution est simple. Paris+ par Art Basel, c’est aussi tout un programme hors-les-murs, distillé au fil de cinq lieux de la capitale. Ainsi, le Jardin des Tuileries, la Place Vendôme ou encore le parvis de l’Institut de France accueilleront des installations monumentales et temporaires. Avec, dans les jardins, une grande exposition collective, sur la place, une nouvelle sculpture du Suisse Urs Fischer (rappelez-vous : la cire fondant lentement dans le foyer de la Bourse de Commerce, c’était lui) et au centre du parvis, une colonne de tissu anti-macho de la Française d’adoption Sheila Hicks.
Programme public de Paris+ par Art Basel, informations ici
La petite sœur persiste et signe
Et puis, depuis 2015, la semaine de la foire se conjugue au pluriel. Depuis neuf éditions déjà, Paris Internationale tient lieu d’alternative ou de pendant, rassemblant une autre vision de l’art, plus collaborative, plus jeune parfois, plus indépendante certainement. Si les galeries passent souvent de l’une à l’autre de ces deux foires, c’est plutôt l’esprit des lieux qui les distingue. Et en premier lieu, un nomadisme qui voit l’événement investir chaque année un nouveau site, souvent en cours de rénovation ou du moins laissé vacant.
On s’était habitué·es à des couloirs au faste décrépi d’hôtels particuliers un peu secrets des alentours des beaux quartiers. Cette année, changement de décor : dans le Xème arrondissement, l’édition 2023 investira un lieu peut-être plus identifié par certain·es. À savoir le grand bâtiment de briques de l’ancienne Centrale Téléphonique Le Cœur, à deux pas des Grands Boulevards. Là, 65 galeries internationales inviteront à la déambulation, avec également un programme quotidien de talks et de visites guidées proposant le regard personnel d’acteur·ices de l’art, un format nommé “Dérives”.
Paris Internationale, du 18 au 22 octobre à la Centrale Téléphonique Le Cœur, à Paris
Plutôt rive gauche…
Évidemment, c’est durant la semaine de la foire que ça ouvre. Depuis quelques années déjà, le bruit courait de l’installation à Paris d’une branche de la galerie Hauser & Wirth, soit l’une de cette poignée de méga-galeries qui font la pluie et le beau temps. Après des antennes aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suisse, en Espagne, à Monaco et à Hong Kong, un bâtiment néo-classique du VIIIème arrondissement accueillera la galerie au sein de quelque 800m2 répartis sur quatre étages.
Au premier, entièrement dévolu aux expositions, l’expo inaugurale présentera le travail de l’artiste angeleno Henry Taylor. Connu pour ses peintures figuratives et expressives de la vie afro-américaine qu’il capte d’abord à travers ses proches, pour en élargir la portée à une veine transhistorique mêlant références pop et historiques, l’artiste a pour l’occasion travaillé à Paris pendant deux mois.
From Sugar to Shit, de Henry Taylor, à partir du 14 octobre à la galerie Hauser & Wirth, à Paris
… ou rive droite ?
Autre inauguration de circonstance, autre ambiance. La galerie Mendes Wood DM, fondée en 2010 à São Paulo, s’est faite connaître pour une liste d’artistes pointus et exigeants, des expositions hors-les-murs de haute volée et, plus spécifiquement durant la semaine des foires, souvent les meilleures fêtes. Reste que la galerie a toujours cultivé de loin une affinité avec la France, par ses artistes d’abord, comptant dans sa liste des noms familiers – qu’ils ou elles vivent, exposent ou soient déjà représenté·es souvent sur le territoire – comme NeÏl Beloufa, Lucas Arruda, Michael Dean, Matthew Lutz-Kinoy ou Pol Taburet.
L’ouverture d’un nouvel espace à Paris, après Bruxelles ou New York, semblait donc faire sens, et surtout apporter à la scène en retour une présentation d’artistes qui, en revanche, demeurent encore trop peu vus sur la scène hexagonale souvent relativement fermée. Cette fois, c’est rive droite qu’ouvrira la galerie, et plus précisément, Place des Vosges – un choix qui a de quoi surprendre, jusqu’alors plutôt réservé au second marché. L’exposition inaugurale sera collective, et confiée à la curatrice Fernanda Brenner, à qui l’on doit actuellement le commissariat du Prix Fondation d’Entreprise Ricard.
I See No Difference Between a Handshake and a Poem, du 14 octobre au 25 novembre à la galerie Mendes Wood DM, à Paris
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