Avec ses dessins et collages, cet artiste superpose histoire intime et histoire coloniale, représentations queer et “racisées”.
Les œuvres de Soufiane Ababri, artiste né à Rabat et étudiant au programme postdiplôme des beaux-arts de Lyon, ont la qualité discrète de ces gestes machinalement répétés au quotidien.
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Les dessins au crayon de couleur Bed Works, que l’artiste effectue allongé dans son lit depuis 2016, ne prennent sens que dans la succession : chacun décline d’un trait enlevé des scènes homo-érotiques quotidiennes où se glisse parfois une référence malicieuse à l’histoire de l’art.
Histoire coloniale
La série Les Nouveaux Masques reprend, en collages, les aplats de couleurs vives que les utilisateurs d’applis de rencontre des sites gays utilisent pour camoufler leur identité. En filigrane, s’y pose la question de la représentation tant du corps queer que du corps “racisé” : si la première série contredit l’image dominante du corps viril, forcément autoritaire et triomphant, la seconde déplace à l’ère de Grindr la symbolique des masques exposés dans les musées coloniaux.
En superposant échelle intime et histoire coloniale avec ces trophées de chasse épinglés, Soufiane Ababri relit la longue histoire de la répression des homosexuels sur le continent africain.
exposition jusqu’au 24 mai 2017 au Salon de Montrouge (92)
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