Exit Eric Reinhardt. La dernière liste du Goncourt vient de tomber et ressemble à une mauvaise blague.
Colère et consternation. On le donnait grand favori, mais le prix Goncourt ne sera pas pour lui. Eric Reinhardt, qui a publié cet automne L’Amour et les forêts (Gallimard), l’un des plus beaux romans de la rentrée et grand succès public, ne figure pas sur l’ultime sélection de la prestigieuse (mais peut-être de moins en moins) récompense littéraire. Et c’est une très, très mauvaise nouvelle.
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Ne restent plus en lice que quatre romans : Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud (Actes Sud), outsider qui pourrait bien créer la surprise ; Ce sont des choses qui arrivent de Pauline Dreyfus (Grasset) qui aurait fait un très bon Goncourt 1951 (l’Occupation, des aristos, un secret de famille…) ; Pas pleurer de Lydie Salvayre (Seuil) et l’indigent Charlotte de David Foenkinos (Gallimard) qui fait désormais figure de prétendant sérieux au titre. Le Goncourt pour Foenkinos sonnerait un peu comme le Nobel d’économie attribué à Bernard Madoff.
Abus de champagne ?
Est-ce le centenaire du Goncourt que l’on célèbre cette année qui fait tourner la tête aux jurés ? Les dix de chez Drouant donnent en tout cas l’impression d’avoir dangereusement abusé du champagne et ce dès leur première sélection qui excluait d’emblée Emmanuel Carrère et son magistral Le Royaume (P.O.L), lui préférant le misérabiliste On ne voyait que le bonheur de Grégoire Delacourt, publicitaire reconverti dans le best-seller.
En attendant la remise du prix le 5 novembre, il ne nous reste plus désormais qu’à croiser les doigts pour que le Goncourt revienne à Lydie Salvayre, pour son très fort Pas pleurer. L’occasion de récompenser une femme – ce qui n’est pas arrivé depuis 2009 – et un vrai texte de littérature.
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