En osmose avec le chef Raphaël Pichon, Romeo Castellucci réinvente la messe funèbre en fabuleux voyage vers la lumière.
Romeo Castellucci aime à prendre Mozart à rebrousse-poil. Après avoir remis en cause le sens de La Flûte enchantée, le voici à pied d’œuvre pour une réinterprétation des chants sacrés du Requiem. Sortant l’œuvre de l’empreinte chrétienne qui constitue sa gangue, il fait la liste des désastres causés sur la planète bien avant l’anthropocène pour pointer du doigt la nature éphémère de chaque création sur terre.
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Ecartant l’idée de Jugement dernier qui justifie le rite funèbre, il conclue sa controverse sur le pied de nez revigorant d’un hymne à la vie d’une tendresse infinie.
Ne se limitant pas à la partition originale que la mort de Mozart a laissée inachevée, le chef Raphaël Pichon procède pour l’occasion à des ajouts. En collationnant chants grégoriens et œuvres mozartiennes confidentielles, il réorganise la partition avant de l’offrir à l’exégèse critique de son metteur en scène.
Mené avec les chanteurs du chœur Pygmalion qui se font performeurs et danseurs, ce fabuleux voyage vers l’espoir et la lumière s’incarne dans des figures chorégraphiques revenant à la source des rituels païens. Fort de ces traditions qui organisent la vie depuis la nuit des temps, Romeo Castellucci transforme avec générosité le monument dédié aux morts en une œuvre habitée par autre chose que des anges.
Requiem de Mozart direction musicale Raphaël Pichon, mise en scène, scénographie, costumes et lumière Romeo Castellucci. Jusqu’au 19 juillet, Théâtre de l’Archevêché, Aix-en-Provence. En latin et allemand surtitré français et anglais
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