Avec plus de 200 000 festivaliers, l’édition 2019 du célèbre événement serbe de Novi Sad a battu des records de fréquentation. Retour sur quatre jours de lives qui se sont prolongés jusqu’au petit matin sur les rives du Danube.
« Cherche la porte cachée dans le tunnel, il y a une secret-party ! » Du 4 au 7 juillet, des festivaliers du monde entier ont exploré tous les recoins de l’Exit, niché dans la forteresse de Petrovaradin, au nord de la Serbie. Entre deux concerts, difficile de se retenir de fureter entre les murailles et les ruelles labyrinthiques de cet impressionnant site fortifié perché sur de la roche volcanique. Durant quatre jours, la citadelle recouverte pour l’occasion d’une immense banderole rouge « State of Exit » s’est animée au rythme des soirées de 19 heures à 8 h du matin. Réparties sur cet édifice d’une centaine d’hectares, plus de 20 scènes étaient proposées aux spectateurs venus de 90 pays. Et ici, pas question de dormir.
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Un festival qui mêle désormais les genres musicaux
Lancé en 2000 par des étudiants serbes comme un mouvement pour la paix dans les Balkans et contre le régime de Slobodan Milošević, l’Exit est devenu un festival incontournable dédié aux musiques électroniques. Et chaque année, les têtes d’affiches sont de plus en plus impressionnantes. Pour cette 19eme édition, on a notamment eu droit à Jeff Mills, Carl Cox, Maceo Plex et à de prometteurs DJ issus de la scène émergente.
Victime de son succès, la programmation dépasse aujourd’hui le genre électro comme le montre la présence de The Cure pour lancer les hostilités jeudi 4 juillet. Malgré une pluie inopportune, la foule était au rendez-vous, trempée de la tête aux pieds ou drapée sous des parapluies. Durant plus de deux heures, la légendaire bande de Robert Smith et son indétrônable smoky-eye a enchaîné les titres, avec des classiques tels que Lullaby ou Just Like Heaven. Quelques minutes après, la cérémonie d’ouverture déclenchait les festivités grâce à un panel de musiciens, de danseuses mais aussi un show sur la musique du Roi lion, une vidéo anti-plastique (malgré les verres non-consignés) et un feu d’artifice.
Le vendredi était placé sous le signe du métal et accueillait des concerts tels que celui de Ritam Nereda, groupe de punk serbe originaire de Novi Sad. Chaque jour, la scène Explosive programmait d’ailleurs des groupes de métal parmi lesquels le quintet de Whitechapel, les suèdois d’Enforcer ou encore le punk de Total Chaos. Le rock fit son retour samedi avec Tom Walker et Greta Van Fleet sur la « Main Stage ». Le premier, multi-instrumentiste en traditionnelle chemise de bûcheron et bonnet noir, enflammait le public avec sa voix de crooner et des titres comme Karma. Un morceau qui sonnait juste, quelques jours après que l’artiste se soit fait voler deux guitares lors d’un concert en Italie. C’était ensuite au tour de Van Fleet de secouer la scène. Pour ceux qui ne les auraient jamais vu, imaginez un mélange entre David Bowie, Bob Dylan, Patti Smiths et les Lemon Twigs. Chanteur androgyne, Joshua Kiszka impressionne par sa voix aussi grave que stridente, serré dans sa chemise bleue crop-top entre country et paillettes. Enfin, le dernier soir accueillait Skepta, rappeur pionnier du grime.
Le meilleur des musiques électroniques
La « Main Stage » ayant beau porter le nom de scène principale, c’est la « Dance Arena » et ses 3 000 mètres carrés d’écrans LED qui auront fait danser les festivaliers jusqu’au lever du soleil. Principale scène pour les pontes de la musique électronique, nichée dans une alcôve de la forteresse, on retrouvait des noms tels que Charlotte de Witte le jeudi, Peggy Gou et Paul Kalkbrenner le vendredi ou encore Adriatique et Tale of Us le samedi. Les headliners passant pour la plupart entre 2 heures et 6 heures du matin, le pont menant à la forteresse était chaque soir rempli de centaines de spectateurs bien déterminés à le franchir, et n’hésitant pas à goûter le cidre local ou un peu de rakia sur la route. Dimanche, Jeff Mills, producteur emblématique de la techno, offrait un set exceptionnel aux festivaliers rescapés de l’orage et de la boue.
Au-delà des scènes principales, on retrouvait l’espace reggae, l’espace disco (traditionnel ou « silent disco », à l’aide de casques) ou encore l’espace world music. Impossible donc de ne pas trouver son bonheur, quels que soient vos goûts musicaux. Impossible également de s’ennuyer entre les shows, avec des activités tels que le love random (deux cabines téléphoniques situées à deux extrémités du festival et destinées à échanger avec un autre festivalier), les photo-call ou encore le jeu d’agilité à la Ninja Warrior, émission télévisée où les candidats s’affrontent sur un parcours d’obstacles. Sans oublier l’ambiance chaleureuse du karaoké, où il était possible de découvrir des classiques de la culture serbe.
Bref, autant de bonnes raisons de bloquer son agenda pour s’y rendre l’année prochaine et célébrer comme il se doit les 20 ans de ce festival mythique.
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