Rubrique hebdomadaire du 13 au 20 décembre
On a assisté aux répétitions et c’était fantastique. Ce soir, c’est la première d’Actrice, écrit et mis en scène par Pascal Rambert aux Bouffes du Nord (du 12 au 30 décembre). Il s’inspire du théâtre russe pour réunir Marina Hands et Audrey Bonnet, deux comédiennes qui rêvaient depuis longtemps de jouer ensemble. Elles incarnent deux sœurs qui se retrouvent à Moscou après des années de rupture, avant l’ultime séparation que la mort leur impose. On a hâte de voir le plateau des Bouffes du Nord parsemé des 1 600 fleurs qui composent le décor onirique et pathogène de sa nouvelle création.
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Si vous avez aimé Paradise d’Akaji Maro qui vient de se jouer à la Maison de la Culture du Japon, vous allez craquer pour Crazy Camel, présenté les 15 et 16 décembre à la Maison de la musique de Nanterre. Avec sa compagnie Dairakudakan, Akaji Maro pimente l’univers du Crazy Horse en couvrant d’or ses 12 danseurs, organisant l’alliance hallucinée entre le butô et le cabaret burlesque. Voir l’article de Philippe Noisette sur le site des Inrocks : « François Chaignaud et Akaji Maro, trouble dans le genre ».
Jamais deux sans trois. Après Je suis un pays et Voilà ce que jamais je ne te dirai, on retrouve donc Vincent Macaigne avec En Manque présenté par le festival d’Automne à Paris à La Villette du 14 au 22 décembre. En peinture, on parlerait de repentir. Lui évoque un nouveau spectacle « en forme d’apocalypse tribale, tripale et trippante« . En manque fut d’abord une performance créée à la Ménagerie de Verre en 2012 conçue avec des danseurs autour de l’angoisse et de la solitude. En 2017, Vincent Macaigne présente En Manque comme une nouvelle création, tout simplement parce que, bien qu’ayant essayé de répéter la forme initiale avec ses comédiens, c’est au présent et à l’énergie des acteurs qu’il s’est attaché : « Il m’est apparu comme une nécessité d’inventer quelque chose qui était comme une sorte d’écho de ce que je ressentais : pas un écho politique au sens ‘social’, bête et méchant, mais un écho poétique. »
Il devrait être question d’art à travers la figure d’une richissime collectionneuse qui ouvre une fondation contenant toutes les œuvres de l’art occidental. Mais ça aussi, Vincent Macaigne l’a transformé et poussé le bouchon au point d’imaginer « quelqu’un qui aurait tellement défiscalisé que le pays et l’Europe finissent par tomber. Et tout ça pour l’art. Je trouvais ça plus tragique, et plus intéressant, de montrer cette femme qui a dilapidé la fortune de l’Europe comme quelqu’un qui a eu un projet, qui a voulu soutenir un espoir, que d’en faire une grande méchante. »
Marlene Monteiro Freitas n’est là que pour quatre soirs avec Bacchantes – Prélude pour une purge, présenté au Centre Pompidou du 13 au 16 décembre dans le cadre du festival d’Automne. Pour Philippe Noisette qui l’a vu à sa création au festival Montpellier Danse, c’est un bijou, l’immanquable de la semaine, un cabaret dada loufoque et merveilleux. On vous aura prévenu !
Ne pas se laisser intimider par le côté administratif du titre : Après coups, Projet Un – Femme n° 2, présenté par Séverine Chavrier au CDN d’Orléans du 12 au 15 décembre. De quoi s’agit-il ? Du second volet d’un projet chorégraphique créé en 2015 au Théâtre de la Bastille avec une acrobate argentine, Victoria Belen Martinez, et d’une danseuse russe, Natacha Kouznetsova. L’histoire d’une rencontre, en somme. Cette fois-ci, Séverine Chavrier réunit trois femmes venues d’horizons différents : Ashtar, palestinienne, Voleak, cambodgienne et Cathrine, danoise, sont toutes acrobates. Mêlant danse et théâtre, musique et voix, féminité et guerre, il s’agit de « poursuivre l’exploration d’une carte du violent. Le public entendra des bribes d’aveux, de considérations intempestives, d’évidentes soumissions, de révoltes« . Mais ce sera en voix off, car sur le plateau, seul le corps s’exprime » pour libérer le geste, qu’il puisse faire image » sans être illustratif.
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