Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 15 au 22 mars
Cette semaine, c’est du lourd ! Fini les vacances, c’est bien la reprise… On démarre la semaine au Théâtre du Rond-Point avec la Revu(e) Par-Delà les marronniers (du 15 mars au 24 avril) de Jean-Michel Ribes, auteur et metteur en scène d’un spectacle à la scénographie signée Sophie Pérez, avec la complicité de Xavier Boussiron et la présence de leurs comédiens, Sophie Lenoir et Stéphane Roger. Auxquels il faut rajouter Michel Fau, Hervé Lassïnce, Maxime D’Aboville, Alexie Ribes et Aurore Ugolin. Avec une telle bande d’acteurs à l’affiche, on se doute qu’on va rigoler. De fait, c’est en ces termes que Jean-Michel Ribes présente son projet : “Trois résistants à la barbarie de la civilisation. Ce spectacle veut saluer à travers l’évocation de Jacques Vaché, Arthur Cravan et Jacques Rigaut – trois dadaïstes dandys des années 20 – l’insolence d’être, la liberté de la différence, celle de penser ailleurs et de fuir en riant les horizons de papier et les équations définitives.”
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« Etrange Cargo » est de retour, c’est le moment d’embarquer à la Ménagerie de Verre pour un mois de propositions (du 15 mars au 9 avril) qui jouent “du décalage entre les divers acteurs de la scène contemporaine”. Huit spectacles sont attendus, dont le premier signé Kate Moran, Rebecca Zlotowski et Bertrand Bonello a connu son premier acte lors des Sujets à Vif du dernier Festival d’Avignon. Contrechamp/Champ poursuit la collaboration entre l’actrice Kate Moran et la cinéaste Rebecca Zlotowski autour de lettres d’amour jamais envoyées et des rushes d’un film inexistant avec la première incursion théâtrale de Bertrand Bonello. Un monologue toujours accompagné au piano par Quentin Sirjacq.
C’est sur la littérature que Sarah Chaumette et Mirabelle Rousseau ont jeté leur dévolu dans Scum Rodéo en décidant de « chevaucher SCUM Manifesto” de Valerie Solanas, qu’elle publie à compte d’auteure en 1967 et qu’elle vend dans la rue : “Texte féroce et électrique, devenu culte tout en restant confidentiel, depuis bientôt cinquante ans le SCUM Manifesto questionne, affole et persiste à invectiver l’ordre social masculin”.
Troisième proposition de cette première semaine d’Etrange Cargo, Radio Vinci Park de Théo Mercier et François Chaignaud qui redonne au garage de la Ménagerie sa fonction initiale en y faisant vrombir la moto de Cyril Bourny au son mélodieux de la claveciniste Marie-Pierre Brébant.
Jamais deux sans trois. Le maître russe de la mise en scène Anatoli Vassiliev a déjà monté à la Comédie-Française Bal masqué de Lermontov et l’Amphytrion de Molière. Cette fois-ci, c’est sa passion pour Marguerite Duras qui se concrétise avec la mise en scène de La Musica, La Musica Deuxième (1965-1985) (du 16 mars au 30 avril). La Musica est une pièce courte, écrite pour la BBC, que Marguerite Duras reprend vingt ans plus tard en ajoutant une suite à la séparation de ce couple de trentenaires à Evreux, là où ils ont vécu et là où leur divorce est prononcé.
Phèdre(s)… au pluriel donc, interprété par Isabelle Huppert, démarre le 17 mars au théâtre de l’Odéon (jusqu’au 13 mai). Pour approcher l’immémoriale Phèdre, Krzysztof Warlikowski a choisi de tendre un arc entre son apparition il y a vingt-cinq siècles sous les plumes d’Euripide et de Sénèque et l’écriture contemporaine de Wajdi Mouawad, de Sarah Kane et de J.M. Coetzee. Du prologue d’Euripide, Wajdi Mouawad reprend et développe la figure d’Aphrodite et nous rappelle que Phèdre est libanaise : “L’origine de Phèdre, c’est chez moi. Ensuite, il était important pour moi de mettre en lumière le fait que c’est une petite fille qui assiste au massacre de sa culture. » Krzysztof Warlikowski plante son théâtre « dans et contre la violence de ce monde. Et puis, entre Aphrodite et Hippolyte, il y a Phèdre qui désire, qui interroge, qui souffre aussi et qui écrit, parce qu’Elizabeth Costello (personnage créé par Coetzee, ndlr), c’est encore une figure de Phèdre. (…) On sent la menace d’un vide qui s’agrandit, l’approche de ce moment crucial où Hippolite ne pourra plus continuer, et Phèdre non plus. Un moment qui a quelque chose d’apocalyptique. Phèdre et Hippolyte, ce sont deux apocalypses qui se rencontrent. »
Il n’y a pas de sottes raisons pour mettre en scène un auteur apparemment aux antipodes de ceux avec qui l’on fraye depuis toujours. Pour Cédric Gourmelon, le choix de Feydeau et du Vaudeville, fort éloigné des écritures qu’il a mises en scène – Beckett, Rilke, Pessoa, Genet… – résulte tout bonnement d’un souvenir d’enfant :“ Je souhaite rendre hommage à ma façon à Louis de Funès avec qui j’ai eu mes premiers éclats de rire devant le poste de télévision familial.” Feydeau a 23 ans lorsqu’il écrit Tailleur pour dames (du 16 au 18 mars au Quartz de Brest) où l’on retrouve les personnages récurrents de son théâtre : le mari, la femme et l’amant(e). Un mariage qui pourrait bien finir taillé en pièces par les incartades du mari, mais qui se finit bien, le happy-end n’ayant pas attendu le septième art pour s’imposer…
Pour ses adieux au CDC de Toulouse, Annie Bozzini propose une édition du Festival international de danse contemporaine (du 15 mars au 3 avril) qui “met en valeur le talent des femmes à vivre et à penser la danse au présent”. Venues d’Europe, d’Afrique ou d’Asie, Louise Vanneste, Betty Tchomanga, Fatou Cissé, Carolyn Carlson, Eun-Me Ahn, Lisbeth Gruwez, Tania Carvalho, Aude Lachaise et Marlene Monteiro Freitas vont investir plusieurs lieux de Toulouse et alentour. A leurs côtés, notons tout de même la présence de quelques hommes : Christian Rizzo, Alexandre Roccoli, Frédéric Jollivet, Mark Tompkins et Olivier Dubois. Mais surtout, on en profite pour saluer la qualité jamais démentie de la programmation de ce festival depuis qu’Annie Bozzini l’a mis sur pied. On espère bien la retrouver ailleurs se lançant dans une nouvelle aventure….
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