Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 2 au 9 février
Un jour, un seul, pour découvrir Nigerian Drama, Feeling Free is not Enough, dirigé par Clément Sibony et Guy Benisty le 2 février à 18 h au 104. Réalisé à la suite d’ateliers avec des femmes nigérianes, membres de l’association Les Amis du bus des femmes, ce spectacle de théâtre documentaire leur donne la parole pour évoquer leur quotidien de prostituées depuis qu’elles ont quitté l’Afrique croyant trouver en France un eldorado qui s’est vite transformé en réseaux de traite et de proxénétisme. » Ce Nigerian Drama, baptisé ainsi en référence aux dizaines de ‘soap-opéra’ diffusés au Nigeria, est l’occasion pour ces femmes de récupérer courageusement une dignité confisquée et de se montrer drôles ou terrifiantes en interprétant tour à tour le rôle de la victime ou celui de sa proxénète avec une aisance surprenante « , constate Clément Sibony.
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Egalement réalisé avec ces femmes nigérianes, Travel, le film d’ethno-fiction de Nicola Mai, est diffusé avant le spectacle à 15h30 au 104. Ce film est le deuxième volet du projet art-science Emborders dans lequel Nicola Mai met en scène la question des frontières biographiques et les récits de souffrance qui permettent aux demandeurs d’asile d’obtenir la protection humanitaire. Le personnage principale de Travel est l’une des jeunes femmes nigérianes, prostituée au bois de Vincennes à Paris « que l’on découvre dans les différents moments d’échange de son quotidien : avec ses amies, dans l’association Les Amis du bus des femmes, seule au téléphone avec la famille restée au pays, à l’OFPRA et avec l’ethnologue Nicola Mai« .
Il y a un côté ubuesque à la commande d’écriture passée par Anne-Laure Liégeois à David Lescot sur le couple Ceaucescu. « Après la fréquentation des époux Macbeth, le désir m’a poursuivie de pénétrer l’intimité d’un autre couple plus contemporain et uni lui aussi par le goût du pouvoir. Les Ceaucescu se sont imposé aussitôt, ne serait-ce que parce qu’ils étaient une entité immédiate : LES Ceaucescu. Et puis il y avait la Roumanie qui m’est intimement chère ; et puis les années 1960 à 1980 qui font partie du début de mon histoire ; et puis le communisme qui ne cesse de m’interpeller ; et puis l’intrigante et vicieuse malice des Ceaucescu, qu’on retrouve chez beaucoup de dictateurs ; celle qui consiste à utiliser le spectacle pour l’exercice de l’autorité ; et puis le besoin de penser encore, comme dans la plupart de mes spectacles, comment l’intime mène le monde. » La pièce, sobrement intitulée Les époux, est interprétée par Agnès Pontier et Olivier Dutilloy (du 2 au 6 février au théâtre 71 de Malakoff.
La Dispute, un spectacle très curieux, annonce son metteur en scène Jacques Vincey qui a choisi de faire jouer cette pièce de Marivaux par les comédiens du Jeune théâtre en Région Centre – Val de Loire, parce qu’elle « ausculte impitoyablement ce fameux passage de l’enfance à l’âge adulte au cours duquel l’infini des possibles se resserre en un faisceau de comportements induits, plus ou moins consciemment, par le monde dans lequel il nous faut vivre. » (du 2 au 12 février au théâtre Olympia de Tours) Pour corser le tout, La Dispute est proposée en deux versions complémentaires et autonomes : la version installation dans laquelle le spectacle va être créé où les comédiens sont placés autour d’une arène de miroirs sans tain. Le public, placé à l’extérieur, verra sans être vu, tandis que les comédiens seront confrontés à leur propre reflet. Dans la version foraine, les miroirs ont disparu pour se glisser au sol et le public encercle les acteurs pour observer, en direct, l’expérience à laquelle Marivaux les soumet.
On le sait, Roberto Zucco de Bernard Marie Koltès lui fut inspirée par un fait divers. Mais pour son metteur en scène, Richard Brunel, « Roberto Zucco est par essence énigmatique et sans psychologie. Chaque parole qu’il prononce, chaque rencontre qu’il fait interroge sur son identité. Un intellectuel qui a déraillé ? Une bête sanguinaire ? Un enfant en mal d’amour ? Aucune explication n’est possible. Tout est contradiction, mystère. » C’est Pio Marmaï qui interprète le rôle de ce meurtrier devenu ennemi public numéro un, aux côtés d’Evelyne Didi, dans celui de sa mère (du 29 janvier au 20 février au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis).
C’est une première pour Stéphane Olry et Corine Miret :dans leur nouveau spectacle, ils n’écrivent pas mais se contentent de mettre en scène Une mariée à Dijon, réalisé d’après les textes de Mary Frances Kennedy Fisher. Autre nouveauté : les spectateurs soupent autour d’une table où ils écoutent le récit de la rencontre d’un serveur avec une jeune américaine à Dijon dans les années 20, accompagné par les improvisations d’un violoncelliste (du 2 au 21 février au théâtre de l’Aquarium). Ce qu’ils résument magnifiquement : le dîner, donc, le spectacle.
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