Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 26 janvier au 2 février
Double actualité pour les Dakh Daughters, ce groupe « cabaret-punk » ukrainien de comédiennes et de musiciennes découvert à Paris l’an passé. Elles jouent dans le spectacle de Lucie Berelowitsch, Antigone, d’après Sophocle, où elles interprètent le chœur et celui d’Antigone. « Chaque intervention du chœur est écrite avec elles, précise Lucie Berelowitsch. Elles composent des musiques originales : nous travaillons sur la langue ukrainienne, son rythme, son énergie propre et adaptons le contenu du texte. Thibault Lacroix compose le personnage de Tiresias, le devin parlant une langue ‘étrangère’, il joue en français, en russe et en ukrainien. » Créé au Gogolfest à Kiev en avril 2015, Antigone est visible le 29 janvier au Théâtre Paul Eluard de Choisy-le-Roi et du 4 au 6 février à la Maison des Arts de Créteil.
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Entre ces deux dates, les Dakh Daughters sont au Trianon le 1er février avec leur Freak Cabaret, mis en scène par Vladislav Troitsky, dont l’unique mot d’ordre est : tout est permis. Comme de mélanger des textes de Joseph Brodski, Bukowski, Shakespeare, Taras Chevtchenko, Alexandre Vedensky avec des chants et récits collectés dans des villages reculés des Carpates.
Si les artistes évoquent souvent les activités qu’ils mènent en prison avec des détenus, il est rarissime que le public y soit convié. Car, pour cela, il faut que les projets puissent sortir de prison. Depuis l’instauration de l’état d’urgence, c’est même devenu mission impossible. Mais rien n’empêchera pourtant ce week-end le Théâtre Paris-Villette de proposer Vis-à-Vis, un temps fort de la création artistique en milieu carcéral qui propose cinq spectacles, une pièce radiophonique et deux expositions. Tous ces projets ont été conçus dans six établissements pénitentiaires franciliens et les participants bénéficient de permissions de sortie pour jouer les 29 et 30 janvier.
Au programme : De concert ! de la Cie du Théâtre du Menteur, avec l’orchestre symphonique Divertimento, à la maison d’arrêt des hommes de Fleury-Mérogis.
Hors Lignes, de la Cie Le Dahu, avec les participants détenus de la maison d’arrêt de Villepinte. Iliade, chant premier, de la Cie Trama, Luca Giacomoni, avec les participants détenus du centre pénitentiaire de Meaux.
Sandrine Lanno, de l’Indicible Compagnie, présente deux projets : Notre tempête, ou le théâtre est un sport d’équipe et Tous ceux qui tombent, avec les participants détenus du centre pénitentiaire sud-francilien, qui présentent également Morphine, une création du théâtre de l’Estrade.
Fumiers. Un titre qui attire l’œil, d’emblée. Qui plonge directement au cœur du sujet, sans ellipses ni enjolivures, et a visiblement touché Thomas Blanchard, son metteur en scène. Car si l’histoire de Fumiers vient de l’émission Streap Tease et oppose deux voisines dans le village de Brioux-Saint-Juire dans la Nièvre, qui vont se crêper le chignon à coup de brouettées de fumier, celle à laquelle s’intéresse Thomas Blanchard en élargit le propos pour « questionner la France d’aujourd’hui dans son rapport à la ruralité et aux médias. Venant moi-même de province et d’un coin plutôt isolé, il ne s’agit pas pour moi de regarder ces gens avec distance ou avec une certaine hauteur méprisante, mais bien de réfléchir avec fantaisie et humour à ce que des idées préconçues de part et d’autre peuvent occasionner comme violence. » Sur le plateau, Thomas Blanchard est entouré d’une belle brochette d’acteurs : Laure Calamy, Flavien Gaudon, Olivier Martin-Salvan, Johanna Nizard, Christine Pignet et Julie Pilod. Après sa création au Quartz de Brest du 29 janvier au 13 février, Fumiers est en tournée jusqu’à fin avril.
Rendez-vous dédié aux nouvelles tendances de nos scènes européennes, le festival Reims Scènes d’Europe (du 28 janvier au 6 février) met à l’honneur la Grèce dans le contexte d’une crise économique qui met la culture au régime sec. Ne manquez pas Les Français de Krzysztof Warlikowski, réalisé à partir de La Recherche de Proust (les 30 et 31 janvier). Une splendeur. Du très grand art. On retrouve aussi la troupe grecque du Blitz Theatre Group qui revisite le théâtre de Tchekhov avec Vania. 10 ans après (les 28 et 29 janvier), et nous présente leur dernière création, 6 a.m How to disappear completely (le 3 févier), une odyssée de science-fiction dédiée au monde ouvrier, qui démontre que l’utopie poétique des artistes reste une planche de salut pour envisager l’avenir. Une réponse lumineuse pour lutter contre la désespérance d’un monde qui, en Grèce, s’enfonce dans la nuit du tunnel où voudraient le contenir les décideurs et les banquiers.
Tendance Europe, affirme la Maison de la culture d’Amiens avec son festival où théâtre et performance riment avec danse et vidéo (du 25 au 29 janvier). Une programmation impeccable : Perhaps all the Dragons du Groupe Berlin, Extremalism, d’Emio Greco et Pieter C. Sholten, Saga de Jonathan Capdevielle, UNTITLED_ I will be there when you die, d’Alessandro Sciarroni, 4, de Rodrigo Garcia et Dumy Moyï de François Chaignaud.
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