Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 17 au 24 novembre
Faut-il réserver cette semaine ses places au théâtre ? Oui, sans l’ombre d’une hésitation. Vendredi soir, 13 novembre, nous étions, Patrick Sourd et moi, à une répétition du Château de Barbe-Bleue de Béla Bartok et de La Voix humaine de Francis Poulenc au Palais Garnier, mis en scène par Krzysztof Warlikowski et dirigé par Esa-Pekka Salonen (du 23 novembre au 12 décembre à l’Opéra de Paris, Palais Garnier). La dernière image emportée fut celle de la soprano Barbara Hannigan glissant un pistolet dans sa bouche. Scène muette. Scène de fiction.
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Quelques minutes plus tard, rentrant à Saint-Denis, je voyais des camions de pompiers, sirènes hurlantes, rejoindre le stade de France où les premières explosions avaient eu lieu. L’équipe du metteur en scène n’a pas cessé de travailler ce week-end. Alors, oui, bien sûr, nous serons au rendez-vous pour la première le 23 novembre de ces deux opéras qui sont, tous deux, des monologues, « venus du cœur d’une nuit semée d’étoiles » et dont le prologue annonce : « La joie est brève, tout n’est que rêve : on aime, on souffre et le destin se rit de nous, frappe soudain, Messieurs, Mesdames. »
Le festival des Inaccoutumés de la Ménagerie de Verre démarre le 17 novembre et se poursuit jusqu’au 12 décembre avec sept propositions qui, pour chacune, « trouve ses fondations dans le présent le plus immédiat », annonce Marie-Thérèse Allier. Au programme, Massimo Furlan et Christophe Fiat posent dans La Bonne Aventure la question de l’avenir des arts vivants. Dans Bombyx Mori, Ola Maciejewska redéploie la robe dansante de Loïe Fuller. On retrouve Raimund Hoghe avec la reprise de An Evening with Judy, portrait consacré à Judy Garland et Songs for Takashi, où il poursuit sa collaboration avec le danseur japonais Takashi Ueno. Gaëlle Bourges présente sa nouvelle création, Lascaux, qui nous entraîne dans une voyage récit au cœur de la grotte préhistorique. Dans Sous-titre, Jonas Chéreau et Madeleine Fournier imaginent “une danse des espaces et des temps qui constituent les corps et les cognent parfois violemment contre le présent”. Sur le plateau avec son père, sculpteur, Kaori Ito présente Je danse parce que je me méfie des mots. Enfin, artiste associé à la Ménagerie de Verre, Volmir Cordeiro crée Rue, dont la note d’intention résonne avec fracas : » La rue est ouverture vers une autre. La rue invente des langues, des types, elle héberge les misérables et elle prête sa scène aux artistes qui la prennent comme refuge. Le vagabondage est une excellente invention de la rue. La rue a inventé la classe, la race, l’angoisse, le sang. La rue ne nous échappe pas, on la connaît tous. »
Yasmina Reza a écrit Bella Figura pour le metteur en scène Thomas Ostermeier et pour l’actrice de la Schaubühne, Nina Hoss, une comédie où deux couples se croisent sur un parking à la nuit tombante. Drôle d’endroit pour des rencontres inopportunes… à voir aux Gémeaux de Sceaux du 19 au 29 novembre (voir l’article de Patrick Sourd dans les Inrockuptibles du 11 novembre).
Focus Irlande au festival de danse Instances de l’Espace des arts (du 17 au 20 novembre à Chalon-sur-Saône) avec les artistes Liv O’Donoghue, Aoife Mcatamney, Philip Connaughton, Dylan Quinn et Liz Roche. Autant de découvertes alléchantes, présentées aux côtés des chorégraphes Herman Diephuis, Rachid Ouramdane, Olivier Dubois et le duo Edmond Russo et Shlomi Tuizer.
Vingt ans déjà pour le Festival de danse de Cannes (du 20 au 29 novembre) désormais dirigé par Brigitte Lefèvre, ex-directrice de la danse de l’Opéra de Paris. Une édition résolument internationale où l’on pourra découvrir la Compagnie nationale de danse de Corée interpréter Vortex du chorégraphe finlandais Tero Saarinen, ou la plongée dans la littérature russe de la Brésilienne Deborah Colker avec Eugène Onéguine. A voir aussi : Héla Fattoumi et Eric Lamoureux, Daniel Linehan, José Martinez, Hervé Koubi, Christian Rizzo, Catherine Diverrès, Kader Belarbi …
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