Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 27 octobre au 3 novembre
C’est l’histoire d’un écrivain qui reçoit un coup de fil de la rédactrice en chef des Inrocks (vous avez bien lu… vive la fiction !) pour qu’il donne son point de vue sur l’état de la planète à l’heure où se tient à Paris la conférence des Nations unies sur les changements climatiques. Comme il n’y connaît rien, il décide d’enquêter. Voilà la trame de la pièce écrite et mise en scène par David Lescot, Les Glaciers grondants (les 3 et 4 novembre à la Filature de Mulhouse) qui sera en tournée jusqu’en mai 2016. Un spectacle qui risque de garder des allures de work in progress tant “la dimension documentaire, qui est partie intégrante du projet, implique que l’on se nourrisse jusqu’au dernier moment des événements en cours, notamment la préparation de la Conférence Paris Climat 2015, avertit David Lescot.
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“Le dénouement de la pièce prendra place au sein de cette Conférence d’intérêt mondial, dont on attendra le verdict comme on attend le dénouement d’un drame. (…) On se réserve donc la possibilité de modifier l’issue de la pièce en fonction de l’issue réelle des débats. »
Benoît Delbecq et Steve Argüelles signent la musique des sphères et DeLaVallet Bidiefono la chorégraphie de ces Glaciers grondants.
Dans Macbeth (The Notes), Dan Jemmett se saisit de l’œuvre de Shakespeare pour proposer une performance qui montre au public le processus de fabrication d’une mise en scène de théâtre (du 30 octobre au 14 novembre aux Bouffes du Nord). On assiste à une répétition où les acteurs doivent suivre les notes du metteur en scène, tour à tour inspiré, exaspéré ou perdu. Le tout interprété par un seul comédien, David Ayala, dans le rôle du metteur en scène.
Au début, ça surprend, et puis on se prend au jeu et le récite comme une comptine. Je parle du titre de la nouvelle création du chorégraphe Daniel Linehan : dbddbb (du 3 au 5 novembre à l’Opéra de Lille, dans le cadre de Renaissance Lille 3000). De fait, c’est bien de la langue et de l’oralité qu’il s’agit dans cette chorégraphie pour laquelle Daniel Linehan s’est inspiré des poèmes Dada et les a utilisés pour produire une “langue physique, impliquant des effets de résonance dans le corps et pouvant servir de support pour la danse”. A la voix s’ajoute la marche, et plus précisément, la marche de groupe, qu’il s’agisse de manifestants qui profèrent ensemble des slogans, de marches militaires, de rituels religieux ou de danses en boîte de nuit.
C’est la deuxième édition de New York Express au Maillon de Strasbourg (du 2 au 7 novembre et du 12 au 14 mai), consacrée à la jeune création. Avant leur venue au Festival d’Automne à Paris, Annie Dorsen et Andrew Schneider y présentent leurs créations.
Dans Yesterday Tomorrow, Annie Dorsen joue de la rencontre entre la nostalgie de la chanson des Beatles et celle, optimiste, de la comédie musicale Annie. En passant ces musiques dans un jeu d’algorithmes qui en altèrent le rythme, les tonalités et les paroles, réalisé par Pierre Godard, chaque représentation propose un concert inédit interprété en temps réel par trois chanteurs. Une méditation sur le temps avec ceci d’inédit que la structure de la pièce se base sur un « passé et un futur connus et un présent totalement inconnu« .
Le temps est aussi au cœur du projet Youarenowhere, à la fois dans le dispositif visuel et dans le flot de paroles d’Andrew Schneider, seul en scène, qui illustre rien de moins que « le travail du théoricien culturel Paul Virilio, le théoricien des médias Marshall Mc Luhan, l’artiste vidéaste Ryan Trecartin et le concept de la relativité, de la simultanéité et de la dilatation du temps provenant de la théorie d’Einstein. » Sans oublier quelques étapes chez les Alcooliques anonymes. Le tout baigné dans les projections vidéo et les lumières LED contrôlées par ordinateur, comme on pouvait s’y attendre de la part de celui qui fut un temps vidéaste au sein du Wooster Group.
http://www.youtube.com/watch?v=NcCOusXQFxM
A l’affiche de la 19e édition du festival Mettre en scène (du 3 novembre au 9 décembre au TNB de Rennes), pas moins d’une vingtaine de créations, coproductions ou accueils de spectacle, théâtre et danse. Où l’on retrouve des habitués des lieux, tels Christine Letailleur (Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos) ou Maud le Pladec (Concrete), mais aussi et surtout où l’on découvre les projets d’Arthur Deschamps, de Thierry Micoulin, de Léna Paugam, de Martin Palisse et d’Elsa Guerin. Eric Lacascade présente deux spectacles : Constellations, de Roland Fichet, conçu avec les élèves de la promotion VIII de l’Ecole du TNB et Revue Rouge, avec David Lescot à la direction musicale et interprété par Norah Krief. A voir encore : Compassion, de Milo Rau, sur le destin des réfugiés, 7 pleasures de Mette Ingvartsen, Aurora d’Alessandro Sciarroni, Tenir le temps, de Rachid Ouramdane ou Duo d’Emmanuelle Huynh et Erwan Keravec.
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