Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 6 au 12 février.
La seconde édition du festival Ecritures partagées se poursuit à Caen jusqu’au 10 février. Belle idée que d’inscrire l’écriture de la danse et avec elle, celle des corps, au programme du festival… C’est l’occasion de voir ou de revoir D’après une histoire vraie, la fulgurante création de Christian Rizzo qui fit l’unanimité au Festival d’Avignon 2013. Une œuvre qui est née suite à un choc esthétique ressenti par le chorégraphe alors qu’il découvre un groupe d’hommes réunis un soir pour une danse folklorique à Istanbul en 2004.
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Avec deux batteurs et huit danseurs, l’objet mémoriel trouve bientôt son incarnation comme le raconte Christian Rizzo, “J’imagine aujourd’hui une danse qui, tout en prenant appui sur des pratiques folkloriques, viendrait frictionner avec des notions de chute, de toucher et d’abandon, permettant à chacun de tenir grâce à la présence de l’autre, à son contact immédiat. » Au Théâtre d’Hérouville le mardi 7 février à 20 h.
BiT de Maguy Marin du 7 au 11 février au Théâtre du Rond-Point. C’est grâce à un partenariat entre le Théâtre de la Ville (fermé pour cause de travaux de rénovation) et le Théâtre du Rond-Point que nous pouvons découvrir ce programme danse dans la maison de Jean-Michel Ribes. Hommage au battement de la vie BiT, c’est d’abord un rythme, comme le précise Maguy Marin :
« Taper dans les mains, les percussions, les subtilités du jeu d’un batteur, tout ça c’est du plaisir pour moi. Le rythme, c’est ce que l’on voit tout le temps dans la rue, comment une vie est scandée par des évènements très rapides à certains moments, ou plus lents à d’autres. Le rythme des générations… La danse peut être une forme d’oubli de soi, le corps est pris dans un inconscient, dans une folie, il prend le pouvoir. »
Soit, une étrange danse macabre célébrant une humanité aux prises avec les violences sociétales et nos difficultés de vivre dans le monde d’aujourd’hui.
Au Théâtre Studio d’Alfortville et jusqu’au 25 février, Christian Bennedetti présente un diptyque réunissant deux pièces de Sarah Kane. Blasted (Anéantis) est la première pièce de la dramaturge anglaise, créée en 1995, 4.48 Psychosis (4.48 Psychose) est sa dernière, écrite en 1999. En quatre années seulement, Sarah Kane est devenue un des auteurs incontournables du XXe siècle. Elle se suicide le 20 février 1999.
Qui mieux que le grand auteur anglais Edward Bond pour parler de Sarah Kane, il lui revient d’avoir le dernier mot ; « Notre théâtre ne donne aucune chance aux jeunes auteurs. Quand Blasted de Sarah Kane a été monté, les critiques l’ont attaqué avec la rage paniquée qui est le signe qu’au final, ils écrivaient sur quelque chose de profondément important. C’est la seule pièce contemporaine que j’aurais voulu écrire. C’est révolutionnaire. 4.48 Psychosis est sa note de suicide très personnelle, une grande pièce amèrement comique, pleine du désir de vie. C’est aussi un document sur notre temps. Lisez-la, cette note de suicide est notre nécrologie.”
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