Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 8 au 16 juin.
« Le lièvre blanc d’Inaba et des Navajos », rencontre non fortuite
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Le metteur en scène Miyagi Satoshi et sa troupe de 27 comédiens et danseurs du SPAC (Shizuoka Performing Arts Center) sont de retour au musée du Quai Branly. Il y a dix ans, son spectacle du Mahabharata avait inauguré le Théâtre Claude Lévi-Strauss. On le retrouve avec Le lièvre blanc d’Inaba et des Navajos (du 9 au 19 juin), qui met en regard les mythes japonais et ceux des indiens Navajos décrits par Claude Lévi-Strauss dans le livre L’Autre face de la lune.
Rencontre fortuite ? Pas du tout. L’anthropologue fut le premier à établir des correspondances entre le mythe japonais du lièvre blanc, issu du Kojiki, un recueil de mythes du VIIIe siècle, et les mythes amérindiens de l’Oiseau-Tonnerre, relevant « d’un réservoir commun qui aurait circulé de l’Indonésie à l’Alaska à l’époque des grandes glaciations, alors que la majorité des îles étaient reliées à la terre ferme ». Dans ce spectacle conçu comme une création collective, Miyagi Satoshi et sa troupe donnent à voir les transformations du mythe à travers les voyages de la légende d’un continent à l’autre où l’on suit le périple d’O Kuninushi et de ses 80 demi-frères jusqu’à Inaba, tous désirant épouser la princesse Yagami hime.
« Monsieur de Pourceaugnac », une aventure fatalement délectable
Pensionnaire de la Comédie-Française, Clément Hervieu-Léger que l’on retrouvera au festival d’Avignon dans la mise en scène d’Ivo van Hove des Damnés, d’après Luchino Visconti, est aussi un talentueux metteur en scène qui s’est déjà frotté plusieurs fois au théâtre de Molière. Pour la comédie-ballet de Molière et Lully Monsieur de Pourceaugnac (du 14 juin au 9 juillet au théâtre des Bouffes du Nord), il retrouve William Christie qui signe la direction et la conception musicale du spectacle. « Nous venions de créer La Didone de Cavali au théâtre de Caen lorsque William Christie m’a fait connaître son envie de travailler avec moi sur une comédie-ballet de Molière et Lully. »
Leur choix s’est porté sur Monsieur de Pourceaugnac, rarement montée, qui concentre les grands thèmes de Molière : le mariage, l’argent, la maladie. « Arrivé de Limoges pour épouser la jeune Julie, Pourceaugnac est aussitôt la proie de Sbrigani et Nérine, gens d’intrigue payés par l’amant de la belle pour empêcher ce mariage arrangé. Livré tour à tour à des médecins, un apothicaire, une femme picarde, une autre languedocienne, des gardes suisses, des avocats, un exempt et deux archers, le provincial, perdu dans les rues de la capitale comme dans sa propre tête, n’aura finalement pas d’autre solution que de fuir Paris, travesti en femme. » Avec Gilles Privat dans le rôle titre, l’aventure est fatalement délectable…
« Un Album dans la ville »
Pour retrouver Laetitia Dosch, rendez-vous sur le toit du Point Ephémère (du 8 au 12 juin) qui crée et interprète Un Album dans la ville, écrit au cours de ses balades dans les lieux publics, les bars, les hôpitaux, les transports en commun. Entourée de Yuval Rozman pour la mise en scène et de Fanny de Chaillé comme regard extérieur et ponctuel, elle y parle « d’éducation, d’amour, de mort, de sexe, de famille, de rapports de pouvoir et comment chacun se débrouille avec ça ».
Biennale du Divers
Un festival resserré sur une journée, le samedi 11 juin : c’est la Biennale du Divers, dédiée aux arts vivants dont la première édition propose dix heures de spectacles et de rencontres dans tous les espaces du Collège des Bernardins. Au menu, danse, théâtre, musique, cirque, poésie sonore, performance avec Vomir Cordeiro, MIckaël Phelippeau, Mohamed El Khatib, Grand Magasin, Alice Diop…
Des savants, des artistes et des solutionnistes réunis au Grand T de Nantes pour Tous Terriens, un festival pour changer d’ère (du 10 au 12 juin). Anthropocène, sommes-nous entrés dans une nouvelle ère ? A cette épineuse question, répondront artistes et scientifiques. Grand entretien avec Jean Jouzel, ateliers arts de vivre (des vins naturels aux vers enfarinés), spectacles de Frédéric Ferrer, Marie-Laure Crochant et Nicolas Daussy ou Sébastien Barrier, durant trois jours, le Grand T devient un grand labo collaboratif.
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