Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 10 au 17 mai
Pour flairer et goûter ce qui émerge en danse contemporaine, rien de tel que les Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis (du 11 mai au 18 juin). Essaimées dans 10 théâtres partenaires du département, elles proposent cette année 27 spectacles, dont 6 créations. Aux côtés des chorégraphes connus (Eleanor Bauer, Marco Berrettini, Virgilio Sieni, Herman Diephuis, Kubilaï Khan Investigations ou Cindy Van Acker et Marcos Morau avec les Ballet de Lorraine), cette édition présente plusieurs chorégraphes coréens (Lee K. Dance, PARK SangMi, KIM Joseph, Art Project BORA, parkpark, JANG Young Gyu…). Mais c’est dans le défrichage que les Rencontres restent imparables et donnent envie de découvrir les projets de Malika Djardi, de Guy Nader et Maria Campos, d’Ula Sickle et Daniela Bershan, Marco D’Agostin ou de Simone Truong.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
C’est un spectacle à quatre mains que signent Falk Richter et Stanislas Nordey avec Je suis Fassbinder. Comme d’autres ont dit “Je suis Charlie”… Inspiré d’un film de Fassbinder, L’Allemagne en automne, une œuvre collective rassemblant plusieurs courts-métrages dans lesquesl il réagit directement aux événements de 1977 et aux agissements du groupe terroriste, les Baader-Meinhof. Ce film est le point de départ de l’écriture de la pièce de Falk Richter qui réagit, à son tour, à la situation actuelle en Allemagne et en France. « La société allemande est incroyablement divisée en ce moment, je ne l’ai encore jamais connue si divisée ; personne ne sait où cela mènera, constate Falk Richter. Il y a des mouvements d’extrême droite incroyablement forts, qui se sentent évidemment confortés dans leurs idées, exigent une Allemagne sans étrangers et obtiennent de plus en plus d’audience et de voix. (…) Comment faire théâtre avec des thématiques comme le terrorisme, la xénophobie, l’homophobie, l’antisémitisme, les violences faites aux femmes… pratiquement en temps réel ? » Réponse au Théâtre de la Colline, du 10 mai au 4 juin.
En peinture, il y a des repentirs. Au théâtre, il y a des reprises. Ainsi, celle de Cap au pire de Samuel Beckett, créé en 2012 par Aurélia Ivan avec l’acteur Charles Antoine Sanchez. De son côté, l’actrice Evelyne Didi a travaillé en 2010 sur le texte de Beckett avec les élèves de la promotion 70 de l’ENSATT, à partir des images du film documentaire San Clemente, réalisé par Raymond Depardon et Sophie Ristelhueber. De la rencontre entre l’actrice et la metteur en scène découle ce nouveau Cap au pire qu’elles nomment joliment “une reprise kierkegardienne qui reproduit ce commun modèle mais apporte dans la reprise l’idée que la répétition réconcilie, dans l’instant, le temps et l’éternité, le même et l’autre, le re et le nouveau du renouveau.” A voir du 17 au 25 mai au Théâtre Rutebeuf de Clichy-la-Garenne.
Golshifteh Farahani est Anna Karénine, “la plus belle femme de Russie” (© Antonia Bozzi
Au cinéma, elle irradie de sa présence les films des réalisateurs Mia Hansen Love (Eden), Louis Garrel (Les Deux Amis), Christophe Honoré (Les Malheurs de Sophie) ou de J. Ronning (Pirates des Caraïbes). Pour la première fois, Golshifteh Farahani joue au théâtre dans Anna Karénine – Les bals où l’on s’amuse n’existent plus pour moi, d’après Léon Tolstoï au Théâtre de la Tempête, du 12 mai au 12 juin. Mise en scène par Gaëtan Vassart, elle y interprète le rôle-titre, celui de “la plus belle femme de Russie” selon Tolstoï. Femme, amante, mère, elle brave et transgresse toutes les conventions sociales. L’adaptation qu’en propose Gaëtan Vassart met l’accent sur l’émancipation des femmes tout en gardant à l’esprit “le discours visionnaire et progressiste de Tolstoï” sur la Russie sortant de la guerre de Crimée de 1856 qu’il lui paraît urgent de faire entendre : “Dans notre période si troublée, où des populations entières versent dans l’obscurantisme, la peur et la paranoïa, nous continuons à penser, comme le personnage de Lévine, que la raison, l’éducation, les sciences, le savoir, l’histoire peuvent légitimement supplanter la seule émotion, les croyances, les préjugés, les superstitions, le fatalisme, la loi du talion. Et fonder un projet de libération humaine.”
Deuxième édition du festival Zoom à Théâtre Ouvert (du 12 au 26 mai). Intitulé Du réel au poétique, il explore la façon dont les auteurs s’emparent de matériaux documentaires pour les transformer en propositions artistiques. Lectures, mises en espace, mises en voix, performances s’enchaînent, sur des textes de Robert Cantarella, Alice Roland et Gaspard Delanoë, Olivier Martinaud, Guillaume Vincent, Jérémie Scheidler, Valérie Mréjen et Arthur Nauzyciel, Eugen Jebeleanu, Mohamed El Khatib, François-Xavier Rouyer et Blandine Savetier.
{"type":"Banniere-Basse"}